Un Palestinien a été tué vendredi par l’armée israélienne dans la bande de Gaza près de la frontière, premier test pour la trêve entre Israël et le Hamas au pouvoir dans l’enclave palestinienne.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dénoncé « une première violation israélienne de la trêve » entrée en vigueur mercredi à 19H00 GMT, précisant que l’Egypte, médiateur de l’accord, en serait saisie.
Anouar Abdelhadi Qdeih, 20 ans, a été tué et 19 autres Palestiniens été blessés par les tirs de soldats israéliens sur un groupe d’agriculteurs dans le village de Khouzaa, à l’est de Khan Younès, a précisé à l’AFP un porte-parole des services d’urgences à Gaza, Adham Abou Selmiya.
Selon des témoins, les soldats ont tiré à partir de leur position de Kissoufim sur un groupe de Palestiniens, des agriculteurs pour la plupart, qui tentaient de se rendre sur leurs terres situées près de la bande frontalière, dont l’armée interdit l’accès sous peine d’ouverture du feu.
L’armée a affirmé que « quelque 300 Palestiniens qui tentaient de se rapprocher de la clôture de sécurité se sont livrés à quelques violences et ont endommagé la clôture ».
« Les soldats ont procédé à des tirs de sommation mais les Palestiniens ont continué à se rapprocher et les militaires ont alors tiré en direction des jambes », a dit une porte-parole militaire, ajoutant que l’un des Palestiniens avait réussi à franchir la frontière avant d’être renvoyé de l’autre côté.
Selon M. Abou Zouhri, « les tirs de l’occupant ont visé directement les agriculteurs qui retournaient sur leurs terres dans la zone frontalière et c’est la première violation israélienne de la trêve ». Le Hamas « la suivra via le médiateur égyptien pour s’assurer qu’elle ne se reproduira pas ».
Majorité de civils tués
Jeudi, six Palestiniens avaient été blessés dans des incidents de ce type à la frontière, ont indiqué les services d’urgences.
Le député palestinien indépendant Moustapha Barghouthi a dénoncé dans un communiqué « une très grave violation du cessez-le-feu », appelant « les Etats-Unis et les pays qui ont contribué à le mettre en place à exercer une pression immédiate et efficace sur Israël ».
« Si ces actions ne sont pas arrêtées immédiatement, Israël prend un grave risque de faire s’effondrer cette trêve précaire », estimé M. Barghouthi, venu à Gaza de Cisjordanie en signe de solidarité.
Mercredi soir, dans l’heure qui avait suivi le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, douze roquettes avaient été tirées contre le territoire israélien, sans faire de blessé, selon la police.
En Cisjordanie, l’armée israélienne poursuivait ses arrestations à la suite de manifestations, parfois violentes, de solidarité avec la bande de Gaza. Vendredi, elle a arrêté 28 Palestiniens, dont cinq députés du Hamas, après 55 la veille.
L’armée a confirmé avoir arrêté quatre parlementaires du Hamas. Parmi eux, figure l’influent Mahmoud al-Ramahi, ancien secrétaire général du Conseil législatif, le Parlement palestinien, déjà arrêté à plusieurs reprises.
Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a appelé jeudi les groupes armés à respecter la trêve, conclue après huit jours d’hostilités qui ont coûté la vie à 166 Palestiniens, en majorité des civils, dont au moins 43 enfants et 13 femmes, et à six Israéliens, quatre civils et deux soldats.
« J’apprécie le respect par tous les mouvements de la résistance de la trêve, et je demande à tous de le respecter et d’agir conformément à l’accord », a dit M. Haniyeh. « Nous avons la grande responsabilité, en tant que gouvernement, de protéger notre peuple ainsi que cet accord, auquel l’occupant s’est engagé ».
AFP&
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