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Mali: un Français enlevé dans une zone non occupée par les islamistes

Mali: un Français enlevé dans une zone non occupée par les islamistes
Un Français a été enlevé mardi soir dans l’ouest du Mali, une zone où n’interviennent généralement pas les groupes islamistes armés, dont la branche maghrébine d’Al Qaïda, qui occupent tout le nord du Mali où ils détiennent douze otages de diverses nationalités.
Ce nouvel enlèvement porte à sept le nombre de Français otages au Mali. Six d’entre eux avaient été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi): quatre dans le nord au Niger en septembre 2010 et deux dans le nord du Mali en novembre 2011.
Gilberto Rodriguez Léal, 61 ans, né au Portugal mais de nationalité française, a été enlevé par au moins six hommes armés « à la peau claire » mardi vers 22H00 (locales et GMT) à Diéma, localité située à l’est de Kayes, ville proche des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie, ont annoncé à l’AFP des sources sécuritaire et administrative maliennes.
 Des recherches ont aussitôt été lancées par les autorités maliennes pour tenter de le retrouver, ont ajouté ces sources.
Selon l’Agence mauritanienne d’information (AMI, officielle), qui a publié son identité, M. Rodriguez Léal, dont la profession est inconnue, venait de Mauritanie: il avait passé la frontière entre les deux pays mardi « à 11H00 » au poste de Gogui, au nord de Diéma, à « bord d’un véhicule Peugeot », une fourgonnette immatriculée en France.
A Paris, le président français François Hollande a confirmé ce nouvel enlèvement. « Il faut tout faire pour retrouver notre ressortissant », a-t-il dit. Son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a demandé aux Français de ne pas aller dans l’ouest du Mali.
Selon la France, M. Rodriguez Léal n’a pas été enlevé à Diéma, mais à Nioro, ville située un peu plus au nord, à la frontière mauritanienne.
Il y a environ quatre ans, un couple italo-burkinabé avait été enlevé dans cette même région par Aqmi, puis libéré après quelques mois de détention contre paiement d’une rançon, selon ces sources.
Zone rouge, zone orange

Mali: un Français enlevé dans une zone non occupée par les islamistes
Mais cette région de Kayes n’est généralement pas le théâtre d’opérations d’Aqmi qui, avec deux autres groupes islamistes armés, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), occupent totalement le nord du Mali depuis fin juin.
Contrairement au Nord, vaste région aride qui occupe les deux-tiers du territoire malien, l’ouest et le sud du Mali restent sous contrôle des autorités de transition en place à Bamako depuis avril, après un coup d’Etat militaire qui, le 22 mars, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains des islamistes.
Aqmi y retient en otage neuf Européens, dont six Français, enlevés en septembre 2010 et novembre 2011. Le Mujao retient de son côté au moins trois otages algériens enlevés en avril à Gao (nord-est du Mali.
La plupart des pays occidentaux, dont la France, ancienne puissance coloniale, déconseillent fortement à leurs ressortissants de se rendre au Mali.
Tout le Nord est classé « zone rouge » – donc strictement interdite – par le ministère français des Affaires étrangères, le Sud et l’Ouest sont en « zone orange », déconseillée « sauf raison impérative ».
Ce nouvel enlèvement d’un ressortissant français survient alors que Paris est en pointe dans les préparatifs d’une force armée internationale – essentiellement composée de soldats africains – devant intervenir avec l’aval de l’ONU dans le nord du Mali pour y chasser les groupes armés islamistes.
Yahya Abou El Hamame, nouveau chef d’Aqmi pour le Sahel et le Sahara, avait affirmé fin octobre qu’une telle intervention militaire signerait « l’arrêt de mort des otages français » aux mains de son groupe.
Durant une conférence de presse il y a huit jours à Paris, le président français François Hollande, lui-même directement menacé par Aqmi, avait déclaré à propos des otages français qu’il faisait tout pour que les ravisseurs « comprennent que c’est le moment de les libérer ».
« Ils n’ont rien à espérer en les gardant », avait-il dit, ajoutant: « Nous engageons tout ce qu’il est possible de faire, mais nous n’allons pas mettre en cause la politique de la France et donc sa sécurité parce que nous serions sous la pression ». 

AFP 

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