Le gouvernement ivoirien a admis lundi que l’armée avait pu commettre des « dérapages » après une vague d’attaques en août et a promis d’ouvrir des enquêtes, après la publication d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) évoquant des exactions « généralisées » de militaires.
Etant donné le « contexte sécuritaire » après les attaques et vu le « niveau de formation en droits de l’Homme » au sein des Forces républicaines (FRCI, armée), « il est possible qu’il y ait eu des dérapages », a déclaré à l’AFP le ministre des Droits de l’Homme, Gnénéma Coulibaly.
« Nous allons mener les investigations nécessaires pour identifier les personnes incriminées et vérifier ces allégations. Si elles sont avérées, nous ferons en sorte que des suites judiciaires soient données », a-t-il indiqué, jugeant digne de « crédit » le rapport de l’ONG de défense des droits de l’Homme.
« Nous n’avons rien à cacher ni personne à protéger », a insisté le ministre.
Dans un rapport publié lundi, HRW affirme que l’armée a commis des atteintes « généralisées » aux droits de l’Homme, notamment des traitements inhumains et parfois des actes de torture, et appelle le régime du président Alassane Ouattara à tenir ses « promesses maintes fois répétées de mettre fin à l?impunité ».
Le gouvernement avait vivement protesté mais promis d’ouvrir des enquêtes après que l’ONG Amnesty International eut affirmé en octobre que « plus de 200 personnes », dont des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, avaient été « arbitrairement détenues et torturées ».
Le pouvoir ivoirien a été confronté entre août et octobre à une série d’attaques souvent meurtrières contre les forces de sécurité, notamment à Abidjan. Il les a attribuées à des fidèles de l’ex-chef de l’Etat, des accusations jugées « crédibles » par HRW mais rejetées par le camp Gbagbo.
AFP