L’auteur du coup de feu qui a coûté la vie à une jeune Suédoise d’origine indienne Anni Dewani durant son voyage de noces au Cap (sud) en 2010 a été reconnu coupable lundi de meurtre, un crime qui aurait été commandité par le mari de la victime, selon la justice.
Xolile Mngeni, 25 ans, troisième Sud-Africain jugé dans cette affaire qui passionne l’Afrique du Sud, a été reconnu coupable du meurtre de la jeune femme, de vol avec circonstances aggravées et de possession illégale d’arme à feu.
Sa peine sera prononcée ultérieurement par le tribunal du Cap où se tient le procès, comme le veut la procédure sud-africaine.
L’accusé plaidait non coupable bien qu’il ait dans un premier temps avoué avoir été présent sur les lieux du meurtre et reconnu entre autres que c’étaient bien ses empreintes digitales qu’on avait retrouvées sur la voiture impliquée dans le meurtre.
Sa défense a affirmé au procès que ses aveux avaient été extorqués par la brutalité lors de l’interrogatoire de police, réfuté les témoignages le désignant comme le tireur et soutenu qu’il avait passé la nuit du meurtre, le 13 novembre 2010, avec sa petite amie.
Le juge Robert Henney a cependant pointé de nombreuses contradictions et qualifié les arguments de la défense comme « inconsistants et invraisemblables ».
Le juge ne s’est pas prononcé sur le rôle ou la culpabilité de Shrien Dewani, le mari de la victime, de nationalité britannique mais d’origine indienne comme sa femme.
Le parquet sud-africain s’efforce d’obtenir son extradition. Elle le soupçonne d’avoir payé 15.000 rands (1.700 euros) pour se débarasser de sa jeune épouse.
Le meurtre avait eu lieu à un carrefour proche de la township noire de Gugulethu dans la banlieue du Cap, alors que le chauffeur qui conduisait le couple s’arrêtait à une intersection. Anni Dewani a été tuée d’un coup de fusil tiré à bout portant.
Le chauffeur du taxi, Zola Tongo, condamné à 18 ans de réclusion et son co-accusé Mziwamadoda Qwabe, qui purge une peine de 25 ans, avaient désigné M. Mngeni comme celui qui avait appuyé sur la détente.
Xolile n’avait pu être jugé en même temps qu’eux car il était gravement malade, atteint d’une tumeur au cerveau.
Ce drame avait fait la une des médias en Afrique du Sud, pays qui connaît un taux de criminalité élevé avec en moyenne d’un peu moins de 43 homicides par jour, selon les dernières statistiques officielles.
Les touristes en sont rarement les victimes, les crimes violents se concentrant surtout dans les zones les plus déshéritées, notamment certaines townships noires.
AFP