Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) tiraient des coups de feu en l’air dimanche soir à Gao (nord-est du Mali) après les violents combats de vendredi contre des rebelles touaregs du MLNA qu’ils disent avoir vaincus, a-t-on appris de sources concordantes.
« Ils tirent (des coups de feu) en l’air et disent Allah Akbar, Allah Akbar (Dieu est grand en arabe), nous avons gagné », a rapporté à l’AFP un habitant de Gao, ville et région éponyme contrôlées depuis juin par le Mujao qui en a chassé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Des éléments du Mujao formant un convoi de six véhicules ont fait leur entrée à Gao par la partie nord de la ville et tiré des coups de feu en l’air « comme s’ils venaient du front », a indiqué à l’AFP un témoin.
« C’est pour fêter notre victoire sur le MNLA », a déclaré à l’AFP Abou Dardar, un responsable du Mujao, joint au téléphone depuis Bamako, confirmant les informations rapportées par des habitants, mais sans donner de bilan des affrontements.
Vendredi, de violents combats ont opposé dans la région de Gao les islamistes du Mujao aux rebelles touareg du MNLA lequels, selon des sources sécuritaires régionales, ont subi « une lourde défaite », perdant « au moins une dizaine » de combattants et du matériel.
Selon deux sources sécuritaires au Mali et au Burkina Faso voisin, le colonel Mechkanine, adjoint des forces armées du MNLA a été blessé dans ces combats.
Un calme précaire régnait dans la région de Gao depuis la fin des combats.
En prévision d’une possible reprise des combats, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a envoyé samedi de Tombouctou, à 300 km plus à l’ouest, des renforts aux hommes du Mujao, selon des témoins.
Dans un communiqué transmis dimanche à l’AFP, le MNLA « dément avoir eu des morts mais déplore uniquement neuf blessés ». Il affirme que les islamistes « ont pris la fuite avec leurs blessés » et fait état de « 55 morts et plus d’une centaine de blessés » dans leurs rangs.
L’objectif du Mouvement « reste de reprendre l’Azawad (nom donné par les Touareg à tout le nord du Mali) des mains d’Aqmi et de ses alliés », avait indiqué Moussa Salem, un combattant du MNLA.
Le 27 juin, à l’issue de précédents combats qui avaient fait au moins 35 morts, le Mujao, appuyé par Aqmi, avait évincé le MNLA de Gao où la rébellion touareg, laïque et favorable à l’autodétermination du nord du Mali, avait établi son quartier général.
Le MNLA, allié au départ aux islamistes lorsqu’il avait lancé l’offensive dans le nord du Mali contre l’armée régulière en janvier, ne contrôle plus aucune ville de cette vaste région aride.
Elle est totalement occupée par les jihadistes surtout étrangers d’Aqmi et du Mujao et les islamistes d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), mouvement principalement composé de Touareg maliens.
Ansar Dine et le MLNA mènent des négociations depuis deux semaines au Burkina Faso.
AFP