vendredi, décembre 27, 2024
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Les Sierra-Léonais ont voté dans le calme pour consolider la démocratie

Les Sierra-Léonais ont voté dans le calme pour consolider la démocratie

Les Sierra-Léonais ont voté samedi dans le calme à des élections générales – présidentielle, législatives, régionales et municipales – déterminantes pour la consolidation de la démocratie, dix ans après la fin de la guerre civile qui, de 1991 à 2002, a fait 120.000 morts.

Quelque 2,6 millions d’électeurs étaient appelés à voter de 07H00 (locales et GMT) à 17H00. La plupart des bureaux ont fermé à l’heure prévue, seuls ceux où des électeurs attendaient encore de pouvoir voter restant ouverts, comme l’autorise la Commission électorale nationale.

A la présidentielle, les deux principaux candidats étaient le chef de l’Etat sortant, Ernest Koroma, 59 ans, favori, et l’ex-chef d’une junte militaire qui a dirigé le pays quelques mois en 1996, Julius Maada Bio, 48 ans.

Les observateurs internationaux à ces élections, dont les résultats définitifs doivent être proclamés le 26 novembre, ont dans l’ensemble salué leur bonne tenue et la mobilisation des électeurs.

Les Sierra-Léonais ont voté dans le calme pour consolider la démocratie

« Nous avons constaté un grand enthousiasme des Sierra-Léonais pour aller voter », a déclaré Richard Howitt, chef de la mission d’observation de l’Union européenne (UE).

De longues files d’attente s’étaient formées devant les bureaux de vote dans tout le pays, certains électeurs ayant patienté plusieurs heures avant leur ouverture.

Dans la communauté de l’Eglise du Christ, dans le centre de Freetown, Joseph Lamin, un charpentier de 26 ans, a été le premier à déposer son bulletin dans l’urne. « Je fais la queue depuis 23 heures hier soir et je suis très motivé par ces élections. Je vote pour qu’il y ait plus d’investissements au Sierra Leone et pour qu’un bon président soit élu », a-t-il expliqué.

Les forces de l’ordre étaient fortement présentes dans les rues de Freetown où la circulation automobile a été interdite, hormis pour les véhicules dûment accrédités.

Les Sierra-Léonais ont voté dans le calme pour consolider la démocratie

Les deux candidats confiants

Ernest Koroma, élu une première fois en 2007 et qui sollicitait un second et dernier mandat de cinq ans, a voté dans l’ouest de Freetown et s’est déclaré « assuré » de sa victoire. « Je crois que le peuple de Sierra Leone va m’accorder sa confiance pour cinq nouvelles années », a-t-il dit après avoir voté.

Son principal opposant a également voté à Freetown, se disant lui aussi certain de l’emporter.

 Malgré un fort potentiel économique grâce à d’importantes richesses minières – diamants, bauxite, or, minerai de fer, pétrole off shore – la Sierra Leone demeure un pays pauvre où les revenus de ces richesses ne sont pas équitablement répartis.

Le taux de chômage chez les jeunes, majoritaires au sein d’une population de près 6 millions de personnes, varie de 60% à 65%. Le taux de mortalité maternelle et infantile reste l’un des plus élevés au monde et l’espérance de vie est de seulement 47 ans.

Julius Maada Bio, un ancien général ayant participé à un coup d’Etat en 1992 et brièvement dirigé la junte militaire en 1996, avant de rendre le pouvoir au président élu Tejan Kabbah, a mené sa campagne sous le slogan « Un pays, un peuple », alors que les atrocités de la guerre sont toujours dans les esprits.

Comme dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, les divisions politiques recoupent le plus souvent les divisions ethniques en Sierra Leone.

Le Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) de Julius Maada Bio est essentiellement soutenu par les ethnies du Sud et de l’Est, et le Congrès de tout le peuple (APC) du président sortant par celles du Nord et de l’Ouest.

Julius Maada Bio, qui a rallié le soutien d’une grande partie de jeunes frappés par le chômage, pourrait contraindre le président sortant à un second tour et créer la surprise, selon le
s observateurs.

Ernest Koroma a su attirer de nombreux investisseurs pour reconstruire les infrastructures de base détruites (routes et réseau électrique) pendant la guerre civile, mais ce n’est pas suffisant, estiment les partisans du SLPP et de son candidat, en rappelant qu’on « ne mange pas » les routes et l?électricité. 

AFP 

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