Ansar Dine, l’un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, et la rébellion touareg du MNLA se sont dits vendredi prêts à un « dialogue politique » avec le pouvoir malien et ont appelé l’armée malienne à cesser les « hostilités militaires » contre les civils.
Reçus à Ouagadougou par le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les deux groupes ont exprimé « leur disponibilité à s’engager résolument dans un processus de dialogue politique sous l’égide de la médiation de la Cédéao, afin de trouver une solution négociée, juste et durable à la crise », selon une déclaration lue par le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé.
M. Compaoré a annoncé aux deux délégations, dont c’étaient les premières discussions formelles depuis des mois, qu’il comptait « établir un calendrier de consultations et de pourparlers de paix », indique le texte, sans plus de précision.
Le chef de l’Etat burkinabè va inviter « les représentants de l’Etat malien et des communautés vivant au nord du Mali pour des rencontres préliminaires » visant à instaurer « un climat de confiance et d’apaisement ».
« Ces consultations devront immédiatement favoriser la libre circulation des personnes et des biens, la reprise des activités sociales et économiques, le retour des personnes déplacées et réfugiées, le respect des libertés fondamentales », est-il aussi stipulé dans la déclaration.
Par ailleurs, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), eux-mêmes accusés de nombreuses exactions au cours des derniers mois dans le Nord malien, ont « formulé le voeu » que l’armée malienne s’engage « à arrêter toutes formes d’hostilités militaires à l’encontre des populations civiles ».
Dans des conditions restées troubles, des militaires maliens avaient tué début septembre dans la localité de Diabali, dans le centre du Mali, 16 personnes – des Maliens et des Mauritaniens – qui selon Nouakchott étaient des prédicateurs pacifiques.
Les négociations sous l’égide de M. Compaoré se déroulent parallèlement à la préparation d’une intervention armée africaine pour chasser les islamistes du nord du Mali, opération qui attend l’aval de l’ONU.
AFP