Des dizaines de femmes non voilées ont été arrêtées à leur domicile, jeudi et vendredi, à Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, par des islamistes membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui occupent la ville, a appris l’AFP auprès de témoins.
« Des dizaines de femmes ont été arrêtées jeudi et vendredi par Aqmi pour ne pas avoir porté de voile. Les islamistes sont rentrés dans les maisons pour arrêter les femmes non voilées », a déclaré un élu de Tombouctou. Un autre habitant de la ville a confirmé l’information en affirmant que les arrestations se poursuivaient.
Selon cet habitant, « à l’heure actuelle, ils continuent à arrêter des femmes dans les maisons. Ils sont venus arrêter ma soeur qui n’était pas voilée à la maison ».
Selon une source médicale, les femmes arrêtées ont été « emprisonnées » dans l’enceinte d’une ancienne banque.
Les islamistes « ont dit qu’il vont continuer à arrêter les femmes non voilées, que rien ne peut les empêcher de le faire », a ajouté la même source.
Tombouctou est occupée par Aqmi et un autre groupe islamiste, Ansar Dine (Défenseur de l’islam), dont des représentants sont en train de négocier avec la médiation burkinabé dans la crise malienne à Ouagadougou et qui, dans leurs déclarations, se démarquent très clairement d’Aqmi.
Aqmi et Ansar Dine ont commis à Tombouctou, au nom de la charia (loi islamique), de nombreuses exactions et détruit des mausolées de saints musulmans vénérés par les populations locales.
Le nord du Mali est occupé depuis avril par Ansar Dine, mouvement essentiellement composé de Touareg maliens, et les jihadistes surtout étrangers d’Aqmi et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Ils y appliquent de façon stricte la charia, pratiquant notamment lapidations et amputations, et commettent de nombreuses exactions.
AFP