L’Argentine, dont un navire-école militaire est retenu depuis le 2 octobre au Ghana, a présenté mercredi devant le Tribunal international du droit de la mer un recours exigeant sa libération immédiate, a annoncé le chef de la diplomatie argentine Hector Timerman.
« Le gouvernement argentin a présenté ce jour un recours devant le Tribunal international du droit de la mer, dont le siège se trouve à Hambourg (Allemagne), contre la décision, en violation du droit international, d’un juge commercial de la République du Ghana de retenir la frégate Libertad, navire de guerre argentin, au port de Tema depuis le 2 octobre », a dit à la presse M. Timerman.
Ce recours « consiste à exiger du Ghana la libération immédiate et inconditionnelle de la frégate Libertad, ainsi que son réapprovisionnement afin de pouvoir quitter le port de Tema dans les plus brefs délais », a-t-il ajouté.
L’Argentine avait prévenu lundi le Ghana qu’elle allait le poursuivre dès mercredi devant le Tribunal international du droit de la mer si la frégate n’était pas libérée.
Le Tribunal international du droit de la mer est un organe judiciaire indépendant créé par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, compétent pour tous les différends relatifs à l’interprétation ou à l’application de la Convention.
Une plainte du fonds d’investissement NML Capital Limited est à l’origine de la détention du Libertad par les autorités ghanéennes.
Ce fonds basé aux Iles Caïman, un paradis fiscal, réclame plus de 370 millions de dollars (283 millions d’euros) à l’Argentine après avoir refusé des offres d’échange de titres de dette à deux reprises, en 2005 et 2010.
Pour l’Argentine, la décision du Ghana de retenir le navire viole les traités internationaux. Pour Accra, en revanche, il s’agit d’une décision de la justice, qui est indépendante.
A port de Tema, à 25 kilomètres d’Accra, où le navire est retenu, la situation demeure tendue. Les marins argentins ont brandi il y a une semaine leurs armes pour empêcher les autorités portuaires ghanéennes de changer le bateau de place.
Buenos Aires a dû organiser l’évacuation de ce navire emblématique, rapatriant par vol charter d’Air France 280 marins. Quarante-cinq marins sont restés à bord de la frégate pour s’occuper de sa maintenance.
M. Timerman s’est rendu à l’ONU le 22 octobre pour demander de l’aide pour la libération de la frégate et s’y est entretenu avec le secrétaire général Ban Ki-moon.
Le président en exercice du Conseil de sécurité, l’ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal, a reconnu que « le droit de la mer protège les navires militaires des gouvernements membres, leur donnant un statut diplomatique ».
Ban Ki-moon s’est engagé quant à lui à « recourir aux bons offices de son bureau pour parler au gouvernement du Ghana ».
AFP