L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l’humanité, est suffisamment en bonne santé pour se soumettre aux procédures à son encontre, même si celles-ci pourraient être adaptées, a indiqué vendredi la Cour pénale internationale (CPI).
Les juges de la CPI ont décidé que « M. Laurent Gbagbo était apte à participer à la procédure devant la Cour », a indiqué la CPI dans un communiqué, soulignant qu’en conséquence, « les juges fixeront bientôt une date pour l’audience de confirmation des accusations ».
Cette audience, qui doit permettre aux juges de déterminer si les éléments de preuve rassemblés par l’accusation sont assez solides pour la tenue d’un procès, avaient été reportée à plusieurs reprises, notamment afin d’évaluer l’état de santé de l’ancien président.
Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, écroué à La Haye depuis novembre 2011, est soupçonné par la CPI d’être « co-auteur indirect » de crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales de 2010-2011.
Son refus de céder le pouvoir à son rival élu, l’actuel président Alassane Ouattara, avait plongé le pays dans une crise qui a fait 3.000 morts.
Les procédures pourront néanmoins être soumises à des « ajustements pratiques », comme « la tenue d’audiences plus courtes, la mise à disposition d’installations appropriées pour se reposer pendant les pauses, la possibilité pour le suspect de se dispenser de tout ou partie de la procédure,ou de la suivre par liaison vidéo ».
Ces modalités pratiques seront décidées par les juges en consultation avec la défense de M. Gbagbo et le greffe, une fois la date de l’audience de confirmation des accusations décidée, selon la même source.
La défense de M. Gbagbo avait demandé en vain à plusieurs reprises la mise en liberté provisoire de celui-ci, arguant notamment que « cela lui permettrait de « récupérer physiquement et moralement ».
Arrêté le 11 avril à Abidjan, Laurent Gbagbo était détenu à Korhogo, dans le nord de la Côte d’Ivoire, jusqu’à son transfèrement à La Haye, le 30 novembre 2011. La défense a affirmé à plusieurs reprises que M. Gbagbo avait été « torturé » lors de sa détention en Côte d’Ivoire.
AFP