samedi, décembre 21, 2024
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Hollande à Kinshasa en avocat des droits de l'Homme et de la démocratie

Hollande à Kinshasa en avocat des droits de l'Homme et de la démocratie

François Hollande a rappelé samedi le président congolais Joseph Kabila et, au-delà de lui, l’ensemble de l’Afrique francophone à leurs devoirs démocratiques et de respect des droits de l’Homme, lors du 14e sommet de la francophonie, réuni à Kinshasa.

Assis à la gauche du numéro un congolais, le président français s’est fait à la tribune du sommet le chantre d’une francophonie au service de « la démocratie, des droits de l’Homme, du respect de la liberté d’expression » et de « l’affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants ».

« La belle ambition de la francophonie » doit être de « mettre une langue, le français, au service du monde et de la liberté », a-t-il insisté en conclusion de son discours.

Lors de l’inauguration d’une médiathèque de l’Institut français de Kinshasa baptisée Floribert Chebeya, du nom d’un militant congolais des droits de l’Homme assassiné en 2010, François Hollande l’a réaffirmé: « La bataille pour les droits de l’homme demeure » en RDC où « il y a encore des réalités inacceptables ».

Une déclaration similaire, quelques jours plus tôt à l’Elysée, avait déchaîné la colère du gouvernement congolais qui lui avait suggéré de « compléter son information » pour rendre son voyage dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) « très utile ».

Dès son arrivée à Kinshasa, samedi matin, François Hollande a cependant rencontré Josef Kabila, dont le régime est accusé de violations répétées des droits de l’Homme.

Un entretien « franc et direct », selon la présidence française au cours duquel a justement été évoqué l’assassinat de Floribert Chebeya. Le procès de ses assassins doit se tenir et conduire à leur condamnation, a souligné le président français alors qu’une audience cruciale en appel des huit policiers accusés de cet assassinat a été reportée au 23 octobre, une dizaine de jours après le sommet de la Francophonie.

Pour l’entourage de François Hollande, il était « indispensable » de se rendre à Kinshasa et d’organiser cette rencontre avec Joseph Kabila pour « être écoutés, entendus et porter le message des droits de l’Homme ».

Hollande à Kinshasa en avocat des droits de l'Homme et de la démocratie

Opposant historique 

Poursuivant cet exercice d’équilibriste, le président a rencontré une dizaine de personnalités de l’opposition parlementaire et des représentants d’ONG de défense des droits de l’Homme en RDC. « La France est aux côtés des défenseurs des droits de l’Homme », leur a-t-il dit.

Il devait rencontrer en début de soirée Etienne Tshisekedi, l’opposant historique qui s’est auto-proclamé « élu » lors de la présidentielle de 2011 très contestée.

François Hollande a également évoqué la réforme attendue de la Commission électorale (Céni) congolaise tout comme la création d’une commission des droits de l’Homme pour souligner que la finalisation de ces processus adresserait des « signaux positifs » à la communauté internationale.

« S’il y a eu des progrès, encore trop timides, ces derniers jours, il y a un processus en RDC et je souhaite qu’il soit conduit jusqu’à son terme », a-t-il dit au côté de Joseph Kabila, à l’issue de leur entretien.

Avant de s’envoler vendredi pour cette première visite en terres africaines, François Hollande n’avait pas mâché ses mots à l’égard de son homologue congolais.

Le président français, qui avait hésité pendant des mois à se rendre en RDC pour ne pas se voir reprocher de cautionner le régime, avait, outre ses remarques sur les droits de l’Homme, émis ouvertement des doutes sur le scrutin de novembre 2011 qui avait reconduit Joseph Kabila au pouvoir. Ces élections « n’ont pas été regardées comme étant complètement satisfaisantes », avait-il observé.

A Dakar, vendredi, au premier jour de cette mini-tournée de 48 heures, François Hollande a appelé à une relation « renouvelée » avec l’Afrique fondée sur « la franchise », la « transparence » et le « respect » mutuel. La brève escale de Kinshasa lui a donné une première occasion de mettre à l’épreuve cette doctrine. 

AFP 

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