L’armée fouillait maison par maison mercredi à Mubi, au Nigeria, pour tenter de retrouver les auteurs du massacre de 26 personnes la veille dans un foyer universitaire, selon un responsable de la Croix-Rouge.
L’attaque, qui a aussi fait 15 blessés et dont les motivations sont encore inconnues, a eu lieu mardi aux premières heures à proximité du campus d’une école polytechnique en périphérie de Mubi, ville située dans l’Etat d’Adamawa, au nord-est du Nigeria.
Cet Etat a déjà été la cible de violences attribuées au groupe islamiste radical Boko Haram. Mais des responsables n’excluent pas que le drame soit lié à la tenue d’élections étudiantes, car plusieurs des victimes étaient des candidats à ce scrutin qui avait entraîné des tensions sur le campus.
« L’armée fouille maison par maison », a indiqué Abubakar Ahmed, chef de la Croix-Rouge de l’Adamawa.
D’après la police, les assaillants connaissaient leurs cibles, qu’ils ont appelées par leurs noms dans chacune des maisons où ils sont entrés, avant de les égorger ou de les abattre.
Vingt-deux des victimes sont des étudiants, pour la plupart de l’école polytechnique, les autres sont des gardes de sécurité et un militaire à la retraite.
Des tensions ethniques entre étudiants Haoussas musulmans et Igbos chrétiens sont aussi évoquées.
Si la police soupçonne « une opération interne », plusieurs responsables se demandent toutefois comment des tensions entre étudiants auraient pu conduire à une tragédie aussi meurtrière.
L’autre piste avancée par les enquêteurs serait une opération terroriste du groupe Boko Haram, tenu responsable par l’ONG Human Rights Watch de 1.400 morts au Nigeria depuis 2010, et qui est soupçonné de liens avec Al-Qaïda.
L’armée nigériane a revendiqué ces dernières semaines plusieurs succès contre ce groupe, dont trois dirigeants figurent sur la liste noire des « terroristes » du département d’Etat américain.
La semaine dernière, l’armée avait annoncé avoir tué un des commandants de Boko Haram et avoir arrêté plus de 150 membres du groupe lors d’un raid mené précisément dans la ville de Mubi, où a eu lieu la fusillade mardi.
Mubi est proche de l’Etat de Borno, dont la capitale Maiduguri est considérée comme le berceau de Boko Haram.
AFP