Le grand port du sud somalien de Kismayo était livré dimanche aux règlements de compte, dans le vide de pouvoir créé par la fuite des islamistes shebab, tandis que les soldats somaliens et kényans qui encerclent la ville n’y ont toujours pas pénétré, ont rapporté plusieurs témoins. Les shebab, un mouvement insurrectionnel intégré à Al-Qaïda, ont fui dans la nuit de vendredi à samedi Kismayo, qu’ils contrôlaient depuis quatre ans, face à l’assaut imminent de soldats kényans et somaliens qui avaient débarqué vingt quatre heures plus tôt aux abords du port.
Depuis leur départ, au moins trois civils, dont un chef traditionnel, ont été tués dans ce qui apparait comme des règlements de compte, ont rapporté des habitants interrogés par téléphone depuis Mogadiscio.
« Trois civils ont été abattus par des inconnus, y compris un chef traditionnel, et l’ambiance est tendue depuis hier (samedi) », a rapporté Abdulahi Adan.
Un autre habitant de Kismayo, Mohamed Issaq, également interrogé samedi soir par l’AFP par téléphone, avait pour sa part fait état de quatre civils abattus dont deux chefs traditionnels.
Alors que les shebab ont menacé régulièrement de mener des représailles sur le sol kényan face à l’avancée de l’armée kényane en Somalie, un attentat non revendiqué a tué un enfant et blessé neuf autres dimanche dans une église de la périphérie de Nairobi, ont rapporté des témoins sur place.
Et aux portes de Kismayo, les forces progouvernementales n’avaient pas fait de mouvement significatif dimanche, craignant visiblement des mines ou des embuscades de combattants islamistes restés en ville.
« Nos forces entreront très prochainement et pacifiquement dans la ville, mais auparavant, il y a des mesures à prendre (pour neutraliser) les mines qui ont vraisemblablement été laissées par les combattants liés à al-Qaïda », a expliqué à l’AFP le général Abdikarin Youssouf Dhegobadan, commandant en second de l’armée somalienne.
« Puissantes explosions »
« Nous avons reçu des informations sur des désordres dans certaines parties de la ville (…). Nous voulons assurer à la population civile de Kismayo que ses appels à restaurer l’ordre ont été entendus », a commenté pour sa part à l’AFP le colonel Cyrus Oguna, porte-parole de l’armée kényane.
Le porte-parole a fait état de frappes aériennes kényanes contre des positions shebab dans la localité de Bardhere et dans celle de Berhane, près de Kismayo, « pour préparer le terrain à un assaut terrestre ».
« De puissantes explosions ont retenti la nuit dernière (de samedi à dimanche) à Kismayo, et pour deux d’entre elles, il semble qu’il s’agissait de missiles tirés depuis la côte », a indiqué de son côté l’habitant de Kismayo interrogé par l’AFP, M. Adan.
L’armée kényane a revendiqué avoir mené de tels raids sur Kismayo contre des positions shebab, dans lesquels ont été tués deux chefs du mouvement islamiste selon elle.
Un contingent de l’armée kényane est entré en octobre dernier en Somalie pour contribuer à neutraliser les islamistes shebab, et il a depuis été intégré au sein d’une force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
« Nous ne savons pas comment la situation va tourner dans les prochaines heures mais les forces alliées ne sont toujours pas entrées dans la ville », a ajouté M. Adan.
« Un jeune homme a été tué (samedi) après-midi quelques minutes après qu’un chef traditionnel ait été abattu par deux hommes armés de pistolets. Il y a un vide de pouvoir et des milices claniques armées ont commencé à se regrouper », a rapporté un autre habitant, Dahir Moalim.
« Des coups de feu ont retenti la nuit dernière et la plupart des gens n’ont pas dormi à cause des tensions », a-t-il ajouté.
« Les commerces sont toujours fermés (ce dimanche) et tout transport public est suspendu depuis hier (samedi). Les gens sont dans la rue, ils attendent avec impatience que la situation change, mais pour l’instant les troupes kényanes et les soldats somaliens (de l’armée régulière) sont toujours dans les faubourgs de la ville », a commenté un autre habitant, Shueyb Mohamed.
L’abandon de Kismayo consacre une série de revers militaires accumulés depuis un an par le mouvement islamiste lié à al-Qaïda.
Les shebab, qui combattent depuis 2007 les fragiles autorités somaliennes soutenues par la communauté internationale, perdent avec Kismayo leur poumon économique — via notamment l’exportation de charbon de bois — et leur principal moyen de se faire livrer des armes depuis l’Océan indien.
Depuis leur départ, au moins trois civils, dont un chef traditionnel, ont été tués dans ce qui apparait comme des règlements de compte, ont rapporté des habitants interrogés par téléphone depuis Mogadiscio.
« Trois civils ont été abattus par des inconnus, y compris un chef traditionnel, et l’ambiance est tendue depuis hier (samedi) », a rapporté Abdulahi Adan.
Un autre habitant de Kismayo, Mohamed Issaq, également interrogé samedi soir par l’AFP par téléphone, avait pour sa part fait état de quatre civils abattus dont deux chefs traditionnels.
Alors que les shebab ont menacé régulièrement de mener des représailles sur le sol kényan face à l’avancée de l’armée kényane en Somalie, un attentat non revendiqué a tué un enfant et blessé neuf autres dimanche dans une église de la périphérie de Nairobi, ont rapporté des témoins sur place.
Et aux portes de Kismayo, les forces progouvernementales n’avaient pas fait de mouvement significatif dimanche, craignant visiblement des mines ou des embuscades de combattants islamistes restés en ville.
« Nos forces entreront très prochainement et pacifiquement dans la ville, mais auparavant, il y a des mesures à prendre (pour neutraliser) les mines qui ont vraisemblablement été laissées par les combattants liés à al-Qaïda », a expliqué à l’AFP le général Abdikarin Youssouf Dhegobadan, commandant en second de l’armée somalienne.
« Puissantes explosions »
« Nous avons reçu des informations sur des désordres dans certaines parties de la ville (…). Nous voulons assurer à la population civile de Kismayo que ses appels à restaurer l’ordre ont été entendus », a commenté pour sa part à l’AFP le colonel Cyrus Oguna, porte-parole de l’armée kényane.
Le porte-parole a fait état de frappes aériennes kényanes contre des positions shebab dans la localité de Bardhere et dans celle de Berhane, près de Kismayo, « pour préparer le terrain à un assaut terrestre ».
« De puissantes explosions ont retenti la nuit dernière (de samedi à dimanche) à Kismayo, et pour deux d’entre elles, il semble qu’il s’agissait de missiles tirés depuis la côte », a indiqué de son côté l’habitant de Kismayo interrogé par l’AFP, M. Adan.
L’armée kényane a revendiqué avoir mené de tels raids sur Kismayo contre des positions shebab, dans lesquels ont été tués deux chefs du mouvement islamiste selon elle.
Un contingent de l’armée kényane est entré en octobre dernier en Somalie pour contribuer à neutraliser les islamistes shebab, et il a depuis été intégré au sein d’une force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
« Nous ne savons pas comment la situation va tourner dans les prochaines heures mais les forces alliées ne sont toujours pas entrées dans la ville », a ajouté M. Adan.
« Un jeune homme a été tué (samedi) après-midi quelques minutes après qu’un chef traditionnel ait été abattu par deux hommes armés de pistolets. Il y a un vide de pouvoir et des milices claniques armées ont commencé à se regrouper », a rapporté un autre habitant, Dahir Moalim.
« Des coups de feu ont retenti la nuit dernière et la plupart des gens n’ont pas dormi à cause des tensions », a-t-il ajouté.
« Les commerces sont toujours fermés (ce dimanche) et tout transport public est suspendu depuis hier (samedi). Les gens sont dans la rue, ils attendent avec impatience que la situation change, mais pour l’instant les troupes kényanes et les soldats somaliens (de l’armée régulière) sont toujours dans les faubourgs de la ville », a commenté un autre habitant, Shueyb Mohamed.
L’abandon de Kismayo consacre une série de revers militaires accumulés depuis un an par le mouvement islamiste lié à al-Qaïda.
Les shebab, qui combattent depuis 2007 les fragiles autorités somaliennes soutenues par la communauté internationale, perdent avec Kismayo leur poumon économique — via notamment l’exportation de charbon de bois — et leur principal moyen de se faire livrer des armes depuis l’Océan indien.
AFP