Des heurts entre policiers ont fait deux blessés, mercredi matin, dans le camp du Groupement mobile de sécurité (GMS) de la police nationale à Bamako, dont des policiers partisans des ex-putschistes du 22 mars ont ensuite pris le contrôle, a constaté un journaliste de l’AFP.
Vers 9h30 (locales et GMT), le calme semblait revenu dans le camp, qui avait auparavant été encerclé par des dizaines de policiers.
Un policier armé d’un fusil d’assaut kalachnikov, le sergent Ali Touré, a expliqué sur place au journaliste de l’AFP: « Des policiers avaient l’intention de semer le trouble parce qu’ils étaient mécontents des avancements obtenus par certains, ils voulaient s’emparer du magasin d’armes, mais nous avons pris le contrôle ».
Ce policier, partisan de l’ex-junte qui avait mené un coup d’Etat militaire en mars, a affirmé que deux policiers avaient été blessés, « l’un touché par une balle perdue », « l’autre blessé au pied, mais pas par balle ».
Auparavant, des coups de feu avaient été entendus et un policier, parlant au nom de collègues « mécontents », avait déclaré à l’AFP: « Ce sont des policiers qui se tirent dessus, il y a eu deux blessés. Des policiers se révoltent parce que d’autres policiers proches de l’ex-junte ont été favorisés ».
L’AFP a pu constater que les policiers dits « mécontents » avaient quitté le camp et que les policiers dits « pro-junte » avaient pris le contrôle du GMS.
Ces heurts, qui témoignent de vives tensions au sein des forces de police, ont lieu six mois après le coup d’Etat militaire du 22 mars qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré. Un « Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat » (junte), dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, avait alors dissout les institutions.
Dans la foulée du coup d’Etat, les régions du nord du Mali étaient passées sous le contrôle de groupes islamistes armés alliés à la branche maghrébine d’Al-Qaïda, qui occupent à présent plus de la moitié du territoire malien.
Le pays est dirigé depuis le 12 avril par Dioncounda Traoré, investi président de transition suite à un accord entre la junte et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le transfert du pouvoir aux civils.
A Bamako, la situation sécuritaire à Bamako reste une préoccupation, même si elle s’est beaucoup améliorée ces derniers mois.
Bamako a officiellement demandé le 23 septembre à l’ONU d’adopter une résolution autorisant « l’intervention d’une force militaire internationale » au Mali pour l’aider à reconquérir le Nord.
AFP