Le Burkina Faso, pays sahélien d’Afrique de l’Ouest confronté à un déficit alimentaire aigu, a lancé jeudi à Ouagadougou une conférence internationale destinée à attirer des investisseurs étrangers pour développer son secteur agricole encore embryonnaire.
Les autorités souhaitent que ces investisseurs privés étrangers interviennent dans un projet de pôle de croissance basé à Bagré (220 km au nord-est de Ouagadougou) où elles prévoient de mettre à leur disposition 30.000 hectares de surface agricole autour d’un barrage hydroagricole de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau.
« Notre agriculture est loin de combler nos attentes, à savoir satisfaire les besoins alimentaires de nos populations, à fortiori, nous assurer une véritable souveraineté économique. Votre présence ici suscite donc des attentes pour notre sécurité alimentaire », a déclaré le Premier ministre Luc Adolphe Tiao devant des représentants du secteur privé local et une centaine d’investisseurs étrangers.
Des investisseurs philippins, des fabricants de matériels agricoles américains, des fermiers zimbabwéens et kenyans étaient notamment présents.
Ce projet qui a obtenu un soutien de 67 milliards FCFA (plus de 102 millions d’euros) de la Banque mondiale permettra de mettre à la disposition des « agrobusinessmen » plusieurs hectares pour la production de maïs, de riz, d’oignons, d’agrumes et de fruits ainsi que de poissons destinés à la consommation locale et à l’exportation.
Selon les autorités, il permettra de créer 50.000 emplois d’ici 2017.
Au Burkina Faso, pays classé parmi les plus pauvres au monde, l’agriculture intervient pour 35% dans le Produit intérieur brut (Pib) et emploie plus de 85% de la population active. Les producteurs pratiquent une agriculture extensive de subsistance.
Le pays fait face cette année à une crise alimentaire due à des mauvaises récoltes enregistrées en 2011 à la suite d’un déficit pluviométrique.
Le Burkina est également confronté à l’afflux massif de réfugiés maliens qui fuient leur pays dont le Nord est tombée aux mains de groupes islamistes armés. Au moins 100.000 réfugiés maliens ont été enregistrés dans ce pays par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
AFP