Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a réaffirmé jeudi que la France apporterait « un soutien logistique » à une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali, alors que Paris est sous le coup d’une menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de tuer les otages français.
Comme on lui demandait sur i-Télé s’il jugeait « sérieuse » la menace lancée mercredi par Aqmi, le ministre a estimé que la situation dans cette zone du Sahel n’était « pas acceptable » et « nous ne pouvons pas laisser faire ça ».
« Nous ne laisserons pas faire l’évolution (…) qui aboutit à la constitution d’une espèce de sanctuaire terroriste par des bandes organisées se réclamant d’Al-Qaïda au Mali », a-t-il dit. « C’est notre sécurité qui est en jeu à moyen terme », a-t-il aussi déclaré.
A propos d’une possible intervention armée, « il y a un processus qui a déjà été initié puisque le président du Mali a fait appel à ses voisins regroupés dans la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, ndlr) pour qu’ils l’aident à reconquérir le nord », a ajouté M. Le Drian.
Désormais « il y a une résolution de l’Onu, nous sommes légalement couverts pour qu’une initiative soit prise ».
Cette initiative, a-t-il poursuivi, « revient d’abord aux Africains mais manifestement c’est en cours de gestation et ça va être évoqué par le président de la République (François Hollande) à New York la semaine prochaine lors de l’assemblée générale de l’Onu ».
« La France a dit qu’elle apportera son concours et son soutien et j’espère que d’autres pays européens agiront de même mais en soutien logistique pas en intervention directe », a-t-il encore dit alors qu’on lui rappelait des propos similaires formulés cet été par François Hollande.
« Il y a une légalité », a insisté le ministre de la Défense, « il faut maintenant que les forces africaines s’organisent, déterminent une feuille de route, le fassent en collaboration avec les autorités françaises et nous appuierons logistiquement cette démarche ».
Il s’agira d’envoyer « du matériel mais pas des hommes, du soutien indirect à l’opération ». Même si Aqmi menace nos otages ? « Nous disons très clairement que nous voulons sauver nos otages, et que les moyens sont mis en oeuvre pour le faire », a-t-il répondu.
AFP