Le ministère français des Affaires étrangères a affirmé jeudi sa « grande détermination » à faire libérer les otages au Sahel, en refusant de commenter la menace mercredi d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de les tuer si Paris intervient au Mali.
Interrogé lors d’un point-presse sur l’accusation formulée par Aqmi à l’encontre de la France de vouloir « envahir » le Nord-Mali, aux mains de groupes islamiques armés, le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot, a répondu: « Nous ne formulerons pas de commentaires ».
« Comme l’a indiqué le 13 septembre le président de la République, tout est fait, avec la plus grande détermination et responsabilité, pour que nos compatriotes puissent retrouver tous leur famille et leurs proches », a-t-il ajouté.
Le Quai d’Orsay a indiqué procéder à des « vérifications » sur le message d’Aqmi qui a été publié sur un site internet mauritanien généralement bien informé. « Nous ne savons pas à qui on peut attribuer ces déclarations », a observé une source diplomatique, relevant que certains propos de la déclaration relevait « d’une réthorique sans grand intérêt ».
La source se référait notamment à un passage de la déclaration d’Aqmi reprochant à la France d’appeler à envahir le nord du Mali et ajoutant que « cette initiative folle (…) noiera la France toute entière dans les marécages de l’Azawad » (nord du Mali).
Dans ce message adressé aux familles des quatre otages enlevés en 2010 à Arlit au Niger, Aqmi fait toutefois part de sa « disponibilité » à négocier sur leur sort.
La menace d’Aqmi survient au moment où l’Afrique de l’Ouest étudie les conditions d’un déploiement d’une force africaine au Mali, pour aider l’armée malienne à reconquérir le nord. Fin août, François Hollande avait annoncé que la France appuierait « logistiquement cette intervention » si elle était organisée « dans le cadre de la légalité internationale ».
Les trois régions administratives du nord du Mali – Tombouctou, Gao et Kidal – sont occupées depuis plus de cinq mois par différents groupes alliés d’Aqmi.
La belle-mère de Pierre Legrand, l’un des otages, a refusé dans une interview à Ouest-France de « baisser les bras » face aux nouvelles menaces d’Aqmi.
« Bien sûr, cela nous fait un peu peur », a déclaré Marie-Line Bondu au journal. « Mais en ce qui concerne les négociations, nous n’avons pas de prise, les cartes sont dans les mains du gouvernement et des entreprises », a-t-elle jugé.
« De nôtre côté, il ne faut pas que nous nous laissions démoraliser. Nous n’allons pas baisser les bras. Au contraire, nous allons continuer à nous mobiliser plus que jamais: il faut qu’on parle d’eux. On garde espoir », a-t-elle indiqué.
Selon le Quai d’Orsay, une réunion à haut niveau sur le Sahel, prévue le 26 septembre à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, a fait l’objet de discussions jeudi entre le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra, en visite à Paris.
AFP