dimanche, décembre 22, 2024
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Afrique du Sud: accord à Marikana où le travail devrait reprendre jeudi

Afrique du Sud: accord à Marikana où le travail devrait reprendre jeudi

Les grévistes de la mine de platine de Marikana (nord) sont parvenus mardi à arracher 22% d’augmentation, ce qui devrait mettre fin à près de six semaines d’une grève sanglante qui a fait trembler l’Afrique du Sud lorsque la police a abattu 34 mineurs le 16 août.

Les mineurs du site exploité par le groupe britannique Lonmin devraient reprendre le travail jeudi.

« Les travailleurs sont très contents de cet accord, et nous pensons que ce qui c’est passé ici est une vraie victoire pour les travailleurs, et ils vont reprendre le travail jeudi matin », a indiqué à la presse l’évêque anglican Jo Seoka, le principal médiateur religieux.

« L’augmentation réelle est de 22%, ce qui est très élevé », a-t-il commenté à l’issue d’une assemblée générale des mineurs.

Les détails de l’accord devaient être rendus publics ultérieurement, une fois qu’il aura été signé par toutes les parties prenantes. Il comprend une prime unique de 2.000 rands (190 euros) qui sera versée à ceux qui retourneront bien à la mine jeudi.

« Les 2.000 rands seront payés en une fois, ce qui leur donnera de l’argent (…) pour leurs besoins, parce qu’ils n’ont pas été payés depuis trois semaines », a expliqué le prélat.

Afrique du Sud: accord à Marikana où le travail devrait reprendre jeudi

Les mineurs ont explosé de joie à l’annonce de l’accord. Ils ont entamé des danses, avec des parapluies au lieu des bâtons habituels, la police ayant confisqué toutes les armes traditionnelles samedi.

Un jeune homme a écrit sur sa main « mission accomplie » à l’attention des caméras de télévision, alors que Mgr Seoka annonçait l’accord.

Mais tous ne sont pas ravis: Honesty, 26 ans, fait partie des gens qui ont été arrêtés après la fusillade du 16 août, et a passé deux semaines en prison. Il affirme qu’il est décidé à retourner au travail jeudi, mais est amer.

« Je ne me sens pas bien, parce qu’il y a pas assez d’argent et parce que le 16 (août) la police et la direction nous ont tués parce que nous voulions de l’argent. Je ne vais pas faire la fête (…) parce que nous n’avons pas obtenu 12.500 » rands (1.170 euros) nets, la revendication sur laquelle les grévistes restaient arc-boutés depuis des semaines.

Les foreurs, qui avaient débuté le mouvement le 10 août, obtiendront finalement un peu plus de 11.000 rands (1.035 euros) bruts.

Lonmin n’était pas immédiatement joignable pour commenter l’accord, arraché alors que l’entreprise comme les salariés étaient à bout de ressources.

Inquiet des conséquences pour l’économie nationale, le gouvernement avait en outre procédé à de massives opérations de maintien de l’ordre ce week-end, interdisant notamment aux grévistes de se réunir.

Le conflit salarial de Marikana avait débuté le 10 août par une grève sauvage de 3.000 foreurs (sur 28.000 salariés de ce site d’extraction de platine, sans compter les sous-traitants).

Il a d’abord fait 10 morts dans des affrontements intersyndicaux, entre le 10 et le 12 août. Le 16 août, la police a tiré sur des mineurs, faisant 34 morts, plongeant l’Afrique du Sud en état de choc.

Ce massacre a enflammé la « ceinture de platine » de la région de Rustenburg, provoquant grèves et arrêts de production de plusieurs géants du secteur, mais aussi dans des mines de chrome et dans une mine d’or plus lointaine.

Outre Marikana, la mine d’or de KDC West, exploitée par le groupe Gold Fields au sud-ouest de Johannesburg, restait paralysée par une grève mardi.

La plupart des autres mines ont rouvert ces derniers jours, notamment les cinq sites du numéro un mondial du platine Amplats, filiale du géant minier Anglo American, qui avaient été fermés le 12 septembre.

La direction d’Amplats a menacé de licencier le personnel qui ne se rendrait pas au travail mercredi, notant que
de « nombreux » mineurs n’avaient pas pointé mardi. Sa porte-parole Mpumi Sithole n’était pas en mesure de donner de chiffre. 

AFP 

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