vendredi, avril 26, 2024
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Nigeria: le porte-parole du groupe islamiste Boko Haram tué par l'armée

Nigeria: le porte-parole du groupe islamiste Boko Haram tué par l'armée
Le porte-parole de Boko Haram, visage médiatique du groupe islamiste radical nigérian dont il revendiquait régulièrement les actions meurtrières, a été tué lundi par des militaires dans le nord du Nigeria. « Nous avons mené une opération tôt ce matin au cours de laquelle nous avons tué l’homme chargé des médias pour les terroristes de Boko Haram et nous avons arrêté deux commandants de terrain du groupe », a annoncé le lieutenant Iweha Ikedichi, porte-parole militaire.
Les militaires ont indiqué que l’homme tué était soupçonné d’être le porte-parole de Boko Haram qui se présentait sous le nom d’Abul Qaqa. Les communiqués de presse diffusés au nom de la secte islamiste était souvent signés de ce nom et un homme se présentant sous cette identité a régulièrement tenu des conférences de presse téléphoniques avec la presse.
L’opération a été menée à un barrage dans la banlieue de Kano, la plus grande ville du nord – majoritairement musulman – du Nigeria, et rendue possible après la communication d’informations par les services de renseignement, ont précisé les militaires.
Un soldat a indiqué sous couvert d’anonymat que les trois suspects se rendaient à Kano lundi matin en compagnie d’une femme qu’ils amenaient se faire soigner.
Selon lui, le porte-parole de Boko Haram a résisté et a été tué dans un échange de tirs. La femme aurait également dit aux forces de sécurité que l’homme tué était celui qui se présentait sous le nom d’Abul Qaqa.
Un des hommes arrêtés est un « commandant de terrain » pour les Etats de Kogi (centre) et Kaduna (nord) ainsi que pour la capitale Abuja, a précisé la même source.
Plus tôt dans l’année, des sources sécuritaires avaient annoncé qu’un homme utilisant le nom d’Abul Qaqa avait été arrêté. A l’époque, un membre présumé de Boko Haram avait confirmé l’arrestation d’un haut responsable du groupe islamiste, mais démenti qu’il s’agissait de son porte-parole.
Les islamistes radicaux de Boko Haram, qui veulent restaurer le califat islamique et imposer la charia au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique avec 160 millions d’habitants, sont accusés d’avoir tué plus de 1.400 personnes au cours de son insurrection depuis 2010.
« L’Etat nigérian et les chrétiens sont nos ennemis »
Ils ont notamment revendiqué l’attentat à la bombe perpétré le 26 août 2011 contre le siège des Nations unies dans la capitale fédérale Abuja, qui a tué 25 personnes, ainsi que les attaques coordonnées qui ont fait 185 victimes à Kano (nord) en janvier.
La plupart des victimes de Boko Hamram sont des musulmans même si le groupe a plus spécifiquement ciblé les églises au cours des derniers mois. En juillet, le avait notamment revendiqué des massacres qui avaient plus de 100 morts chrétiens dans le centre du Nigeria.
Abul Qaqa avait alors exprimé « sa joie devant le succès des attaques ».
Un mois plus tôt, il avait déclaré: « L’Etat nigérian et les chrétiens sont nos ennemis et nous lancerons des attaques contre l’Etat et son appareil sécuritaire ainsi que contre les églises jusqu’à ce que nous achevions notre but qui est d’établir un Etat islamique à la place de l’Etat séculier ».
Le 26 août, le gouvernement nigérian a annoncé avoir ouvert des pourparlers indirects avec des membres de la secte islamiste dans le but de mettre fin aux violences meurtrières.
Une tentative de dialogue avait échoué il y a quelques mois. Boko Haram a déclaré à plusieurs reprises qu’il excluait tout dialogue avec le gouvernement.
Récemment, Boko Haram – qui se dit proche des talibans afghans et dont le nom en haoussa signifie +l’éducation occidentale est un péché+ – s’est engagé dans une nouvelle forme d’attaques, en visant des relais de téléphonie mobile qui aident, selon eux, les agents des forcent de l’ordre à lutter contre le mouvement.
Les membres de Boko Haram ont des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui leur fournirait un entraînement, selon les autorités nigérianes.
En juin, Washington a inscrit trois membres présumés de Boko Haram, leur chef Abubakar Shekau et deux autres militants, sur la liste des « terroristes internationaux », permettant de geler leurs avoirs aux Etats-Unis.
Pays le plus peuplé et premier producteur de brut d’Afrique, le Nigeria est divisé entre un Nord majoritairement musulman et un Sud à dominante chrétienne.

AFP

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