lundi, décembre 23, 2024
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Somalie: le président à peine élu sort indemne d'un attentat suicide

Somalie: le président à peine élu sort indemne d'un attentat suicide

Moins de 48 heures après son élection, le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud est sorti indemne mercredi d’un attentat suicide revendiqué par les islamistes shebab, qui a tué au moins trois soldats dans la capitale Mogadiscio.

« Deux kamikazes ont été abattus et ont explosé alors qu’ils tentaient de pénétrer dans l’hôtel où le président (somalien) réside depuis son élection lundi », a indiqué la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

« Un autre (kamikaze) a été intercepté et abattu alors qu’il tentait d’escalader les murs de la résidence » de l’hôtel Jazeera, toujours selon l’Amisom.

« Le président est indemne, tous ceux qui étaient à l’intérieur de l’hôtel sont indemnes », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’Amisom, le colonel Ali Houmed.

Mais un soldats ougandais de l’Amisom et deux soldats somaliens ont péri dans l’attentat, a indiqué à l’AFP un responsable policier ayant requis l’anonymat. L’Amisom a confirmé qu’un de ses soldats avait été tué et trois autres blessés.

Un autre responsable des forces somaliennes de sécurité, Mohamed Abdikarin, a indiqué à l’AFP avoir vu cinq corps, dont ceux de deux kamikazes. Huit personnes ont également été blessées, a-t-il ajouté.

Somalie: le président à peine élu sort indemne d'un attentat suicide

Des restes humains, décrits comme ceux des kamikazes, jonchaient les lieux de l’attentat. Un infirmier, détournant le regard, emmenait la tête d’un des kamikazes, tandis qu’un démineur rampait vers le corps d’un autre assaillant sans vie pour tenter de repérer la présence éventuelle d’explosifs sur lui, a rapporté un photographe de l’AFP sur place.

Menaces d’autres attaques

« Nous sommes responsables de l’attaque contre le soi-disant président », a déclaré peu après l’attentat le porte-parole des islamistes shebab, Ali Mohamoud Rage, joint par l’AFP. « De telles attaques continueront jusqu’à ce que la Somalie soit libérée, » a-t-il menacé.

 Selon une source au ministère kényan des Affaires étrangères, le président somalien rencontrait le chef de la diplomatie kényane Samson Ongeri au moment de l’attentat. « Le ministre et les autres responsables kényans sont indemnes. Le président (somalien) et son équipe sont indemnes », a assuré ce responsable ayant requis l’anonymat.

L’hôtel visé par l’attentat est situé à environ 500 mètres de l’aéroport ultra-sécurisé de Mogadiscio, qui abrite le quartier-général de l’Amisom.

Il n’était pas clair dans l’immédiat pourquoi le nouveau chef de l’Etat, investi dès son élection lundi soir, était toujours hébergé dans cet hôtel et non à la Villa Somalia, complexe sur-protégé abritant les principales institutions gouvernementales somaliennes.

Même si les shebab en ont été chassés en août 2011 par une offensive conjointe de l’embryon d’armée somalienne et de l’Amisom, Mogadiscio reste l’une des capitales les plus dangereuses du monde et a été visée ces derniers mois par plusieurs attentats.

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Le prédécesseur d’Hassan Cheikh Mohamoud, Sharif Cheikh Ahmed, avait réchappé fin mai à une embuscade des shebab. En mars, un kamikaze avait réussi à pénétrer, grâce à un complice, à l’intérieur de la Villa Somalia, où il s’était fait exploser, tuant cinq personnes.

Hassan Cheikh Mohamoud est le premier chef de l’Etat élu à Mogadiscio depuis le président Siad Barre, dont la chute en 1991 a plongé le pays dans la guerre civile.

Les présidents des différentes autorités de transition qui se sont succédé depuis 2000 avaient tous été élus dans des pays voisins pour des raisons de sécurité.

L’élection d’Hassan Cheikh Mohamoud, à une écrasante majorité des quelque 270 parlementaires réunis à Mogadiscio, a parachevé un long processus politique parrainé p
ar l’ONU, destiné à doter la Somalie d’institutions pérennes et d’un réel gouvernement central, et a suscité un timide espoir de voir le pays sortir de 21 ans de chaos.

Universitaire entré très récemment en politique, proche d’aucune faction impliquée dans la guerre civile, le nouveau chef de l’Etat, âgé de 56 ans, est réputé avoir passé des années à tenter de prévenir les combats plutôt que d’y participer.

Les shebab avaient dénoncé mardi un processus électoral piloté selon eux par « les ennemis extérieurs de la Somalie ». Mais alors qu’il qualifiaient de traître M. Sharif – ancien chef rebelle islamiste avant de rallier les autorités de transition et d’en prendre la tête – ils avaient affirmé n’avoir « rien de personnel » contre son successeur. 

AFP 

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