Le président malien de transition Dioncounda Traoré a écrit au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour demander « appui et accompagnement » pour permettre à son pays de sortir de la crise, a appris l’AFP mardi de sources officielles maliennes.
Le président « Dioncounda Traoré a écrit à Ban Ki-moon. Il demande au SG (secrétaire général) des Nations unies appui et accompagnement pour le Mali », annonce la présidence malienne sur son compte Twitter (@PresidenceMali). Aucune précision supplémentaire n’a été fournie.
Une source officielle malienne jointe par l’AFP a confirmé cette information, en indiquant que la lettre adressée à M. Ban datait du 30 août, deux jours avant une autre demande formelle d’appui à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
A l’ONU, le président malien demande pour le Mali « l’appui et l’accompagnement nécessaires au renforcement de ses capacités, notamment en matière d’assistance humanitaire, de négociation et de réforme des forces de défense et de sécurité », selon la même source.
Rapportant les termes de la lettre, elle a expliqué que l’appui et l’accompagnement sollicités visent à permettre au pays de résoudre « la pire crise de son existence », avec « les deux tiers de son territoire occupés par des groupes armés » et « les fondements de sa démocratie (qui) sont également menacés ».
Dans sa lettre à la Cédéao datée du 1er septembre et adressée au président en exercice de cette organisation, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, Dioncounda Traoré avait sollicité l’aide de la Cédéao, notamment au plan logistique, pour recouvrer le nord du Mali occupé depuis plus de cinq mois par des groupes islamistes intégristes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Il avait toutefois indiqué qu’il ne voulait pas de déploiement de troupes étrangères « combattantes », mais souhaitait un soutien logistique ainsi qu’une participation au maintien de l’ordre une fois les villes du Nord reconquises.
La Cédéao dit avoir une force, aux contours encore flous, de quelque 3.300 hommes à la disposition du Mali.
Dans une déclaration télévisée diffusée lundi soir, le chef des auteurs du coup d’Etat du 22 mars au Mali, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a affirmé que les modalités d’une éventuelle aide militaire régionale seront définies par « les services techniques maliens au niveau (des) forces armées et de sécurité » en concertation « avec les autres acteurs extérieurs concernés ».
La Cédéao prévoit le 17 septembre prochain à Abidjan une réunion des ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine sur la situation au Mali, qui doit être précédée d’une rencontre des chefs d’état-major.
Le Mali était considéré comme l’une des démocraties les plus stables de la région jusqu’à ce que le coup d’Etat ayant renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré le plonge dans le chaos et favorise une progression éclair des groupes armés qui menaient depuis mi-janvier des attaques contre l’armée malienne.
Les groupes armés, dont les islamistes et des rebelles touareg se sont emparés du Nord: les régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal. Les islamistes d’Ansar Dine et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont ensuite évincé leurs ex-alliés touareg et contrôlent désormais totalement le Nord. Le 1er septembre, le Mujao s’est emparé sans combat de la ville stratégique de Douentza (région de Mopti), dans le centre du pays.
Ils imposent dans les zones sous leur contrôle une stricte application de la charia, la loi islamique, commettant en son nom des exactions, souvent en public. Lundi à Gao, cinq hommes accusés de braquage ont été amputés, chacun, d’une main et d’un pied par les islamistes.
Le compte twitter de la Présidence du Mali
AFP