dimanche, décembre 22, 2024
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Afrique du Sud: l'agitation sociale s'étend dans les mines de platine

Afrique du Sud: l'agitation sociale s'étend dans les mines de platine

La crise sociale qui secoue les mines sud-africaines s’est étendue mercredi avec la suspension des activités du numéro un mondial du platine Anglo American Platinum (Amplats) dans la région de Rustenburg (nord), gagnée par les manifestations.

Le groupe a affirmé, dans un communiqué publié à Londres, vouloir protéger ses salariés des « intimidations extérieures ».

« Nos employés, qui veulent aller travailler, sont empêchés de le faire et sont intimidés et menacés de violence », a déclaré Chris Griffith, le directeur général d’Amplats.

« Nos employés ne sont pas en grève », a-t-il insisté, notant que « la suspension continuera tant que les opérations ne pourront pas reprendre de façon sûre ».

Amplats est une filiale à 80% du géant minier Anglo American, qui dit produire 40% de la production mondiale de platine, une bonne partie des puits étant situés autour de Rustenburg.

La situation a été tendue toute la journée sur place, des routes ayant été barricadées par des manifestants armés de lances, de machettes et de bâtons.

« En gros, c’est une émeute, mais la situation est sous contrôle », a affirmé le porte-parole de la police locale Thulani Ngubane, joint par téléphone dans la matinée.

Afrique du Sud: l'agitation sociale s'étend dans les mines de platine

Des journalistes de l’AFP ont constaté qu’une troupe d’environ 1.500 manifestants se déplaçait de puits en puits pour appeler les mineurs à cesser le travail.

Ils ont tenu à préciser qu’ils étaient bien des mineurs d’Amplats en grève, malgré les dénégations de la direction.

« Nous sommes en grève pour de l’argent », a résumé la chef d’équipe Agrippa Phiri.

« Nous voulons de l’argent. Nous demandons 14.500 » rands (1.350 euros) par mois, a-t-elle dit, précisant n’en gagner que 5.500 nets.

Cette somme est plus importante que les 12.500 rands (1.200 euros) réclamés dans tous les mouvements sociaux en cours.

La tension actuelle est la conséquence des événements dramatiques de la mine voisine de Marikana, exploitée par le groupe britannique Lonmin, où 45 personnes ont été tuées en un mois.

La grève avait démarré par la demande de foreurs d’obtenir un salaire de 12.500 rands, ce qui représente pour certains d’entre eux le triplement de leur traitement actuel.

La journée a été marquée mercredi à Marikana par une grande manifestation d’environ 5.000 mineurs et villageois des environs –selon la police– vers la fonderie de la mine.

« Nous voulons que toutes les opérations s’arrêtent », a répété à l’agence Sapa leur meneur Loyiso Matsheketshe, qui réclame depuis plusieurs semaines l’arrêt total des opérations –tandis que la direction veut que le travail reprenne calmement avant de commencer à parler salaires.

A une centaine de kilomètres de là, des gardes de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes contre des grévistes de la mine d’or de Gold Fields à Carletonville, à 70 km au sud-ouest de Johannesburg, qui voulaient bloquer un train.

Quelque 15.000 grévistes y ont cessé le travail depuis dimanche soir.

Le feuilleton social a été en outre alimenté mercredi par une prestation du jeune tribun populiste Julius Malema devant une trentaine de militaires mis à pied, à qui il a fait une publicité inattendue.

Exclu de l’ANC –le parti dominant– en avril pour ses prises de positions outrancières, Malema avait attiré plus de journalistes que de militaires, alors que l’annonce du meeting avait mis le gouvernement en émoi.

Le ministère de la Défense avait menacé les militaires de sanctions disciplinaires s’ils participaient à un tel rassemblement sans autorisation.

« Le souhait a été exprimé par Malema de rendre le secteur minier +ingouvernable+ et de saper l’économie. Le pays ne peut pas se permettre que la même instabilité gagne l’armée », avait déclaré la ministre de la Défense Nosiviwe Mapisa-Nqakula.

Malema, qui a renouvelé mercredi son appel à la nationalisation des mines, avait renouvelé mardi devant les grévistes de Gold Fields son appel à faire la « révolution », invitant tous les mineurs du pays à débrayer cinq jours par mois jusqu’à ce qu’ils obtiennent tous 12.500 rands par mois. 

AFP 

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