Les démocrates ont réservé un triomphe mardi à Michelle Obama qui a brossé un portrait laudateur de son mari Barack dans un discours enlevé, clou d’une première journée de la convention nationale de Charlotte où le républicain Mitt Romney a été vilipendé.
« Nous devons une fois encore nous rassembler, et nous dresser pour l’homme en lequel nous pouvons croire pour faire avancer ce pays », a affirmé la Première dame des Etats-Unis, accueillie par une ovation d’une minute et demie des 6.000 délégués de la grand-messe du parti dans cette ville de Caroline du Nord (sud-est).
Après quatre ans à la présidence, Barack Obama est « le même homme », a-t-elle insisté, faisant l’éloge d’un président qui, a-t-elle dit, partage les valeurs de très nombreux Américains, travail, éducation, honnêteté, intégrité.
« En tant que président vous recevez toute sorte de conseils de toute sorte de gens, mais au final, quand il faut prendre une décision… tout ce que vous avez pour vous guider, c’est vos valeurs, votre vision, et les expériences qui dans votre vie vous ont fait ce que vous êtes », a ajouté celle dont la cote de popularité dépasse les 65%, 20 points de plus que son mari.
Sans le nommer mais offrant un contraste avec M. Romney, dont l’épouse Ann avait chanté les louanges une semaine plus tôt à la convention républicaine de Tampa, Mme Obama a aussi rappelé les origines modestes de son couple.
« Pour Barack, le succès ne se mesure pas à combien d’argent vous gagnez, mais à la différence que vous faites dans la vie des gens », a affirmé Mme Obama, tour à tour joyeuse, émue, passionnée, mais toujours éloquente face à une forêt de panneaux « Nous aimons Michelle ».
Dans cette lutte pour les coeurs des Américains, la Maison Blanche a diffusé une photo de M. Obama et de ses filles regardant leur épouse et mère à la télévision depuis la résidence présidentielle à Washington.
Auparavant, les démocrates, réunis pendant trois jours pour formellement confier à M. Obama la tâche de les mener à la présidentielle du 6 novembre, ont lancé des attaques tous azimuts contre M. Romney.
Défense des acquis des femmes, soutien aux soldats en Afghanistan, réforme de l’assurance-maladie, justice fiscale: le parti a déployé un aréopage de gouverneurs, de candidats mais aussi d’Américains ordinaires pour présenter une image positive du président, et très négative de son adversaire.
A ce jeu, le jeune maire de San Antonio, Julian Castro, n’a pas déçu ceux qui voyaient en lui un grand espoir du parti. Il a prononcé un discours exaltant les origines modestes de sa famille, en particulier sa grand-mère arrivée du Mexique et sa mère qui a lutté « pour que je puisse tenir ce micro au lieu d’un balai ».
Mitt Romney a également subi une attaque posthume mardi, celle du sénateur Ted Kennedy, décédé en 2009 et vainqueur en 1994 d’une élection face à M. Romney. Une vidéo extraite d’un débat télévisé de l’époque a ravi l’assistance de Charlotte: on y voit le républicain se dire en faveur de l’avortement, alors qu’il a depuis adopté une position hostile aux IVG.
Si l’ancien président Bill Clinton sera la vedette de la soirée de mercredi, le point d’orgue de la convention interviendra jeudi soir, quand M. Obama prononcera son discours d’investiture dans un stade de 73.000 places.
M. Obama, attendu mercredi à Charlotte, a conclu mardi par la Virginie une tournée au pas de course qui l’a aussi fait passer par plusieurs Etats-clés sur la carte électorale.
Dans une campagne âpre et serrée, les républicains ont affirmé mardi soir qu’en fin de compte, « les Américains feront rendre des comptes au président Obama pour son bilan ». « Notre pays mérite des
solutions réelles et un projet pour remettre notre économie sur les rails », a déclaré Andrea Saul, une porte-parole de M. Romney.
Le chômage touche 8,3% de la population active aux Etats-Unis, contre 5% avant la récession de 2007-2009, témoin selon le camp Romney de l’incompétence de M. Obama en la matière.
Pour bien enfoncer le clou, le Parti républicain a diffusé mardi une vidéo comparant M. Obama à Jimmy Carter, président démocrate battu en 1980 par un républicain, Ronald Reagan.
AFP