Des mineurs grévistes qui avaient été arrêtés le 16 août lors de la fusillade de Marikana (nord) ont été maltraités par la police sud-africaine quand ils étaient en détention, ont raconté certains d’entre eux à la presse sud-africaine.
Bonginkosi Mtolo, mineur du KwaZulu-Natal (est) a raconté au Times de mardi qu’un groupe de policiers portants des gants de chirurgiens est venu au centre de détention où il était incarcéré le 28 août, frappant au hasard.
« Ils nous ont frappés et nous ont giflés, nous ont marché sur les doigts avec leurs bottes après nous avoir accusés d’avoir (caché) un clou dans la cellule », a-t-il dit au quotidien.
« C’était horrible et je suis heureux d’être libre! »
La justice sud-africaine a relâché lundi 162 des 270 mineurs grévistes qui avaient été arrêtés le 16 août à Marikana, après la suspension de leur inculpation pour le meurtre de leurs 34 camarades qui avaient été abattus par la police.
Les 108 autres devraient être remis en liberté jeudi, à condition que leur adresse puisse être vérifiée et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des violences antérieures à la fusillade du 16 août.
« Nous avons voulu utiliser nos téléphones à l’intérieur (du centre de détention), mais les policiers, ils nous ont juste fait sortir et nous ont battus. Ils nous ont donné des coups de poing, des coups de pied », a raconté Wildon Febane au site d’informations Daily Maverick.
Un autre mineur, qui n’a pas donné son nom, a expliqué qu’il avait été contraint de rester debout contre le mur, les mains au-dessus de la tête, alors que des policiers le frappaient dans les côtes avec les poings et un bâton.
Il a aussi raconté au Daily Maverick que certains de ses camarades ont été giflés et ont eu les doigts piétiné avec des bottes.
La police des polices sud-africaine a annoncé le 27 août qu’une enquête avait été lancée sur d’éventuels abus des forces de l’ordre, une bonne partie des personnes interpellées à Marikana ayant porté plainte dans les jours suivant l’arrestation. Mais les maltraitances policières auraient tout de même continué, selon ces témoignages.
Les policiers n’ont pour l’instant pas été inquiétés après la fusillade de Marikana, bien que des témoins et des journalistes ayant enquêté sur place les eussent accusés d’avoir pourchassé et abattu de sang froid une bonne partie des victimes.
Une commission d’enquête a été mise en place par le président Jacob Zuma pour faire toute la lumière sur les événements de Marikana, mais ses conclusions ne sont pas attendues avant janvier.
AFP