Le Congrès Beja, un parti d’anciens rebelles de l’Est soudanais, a dénoncé samedi le manque d’empressement des autorités à appliquer un accord de paix signé en 2006, qui prévoyait leur participation au gouvernement et davantage d’aide pour cette région pauvre.
« Nous avons conclu un accord avec le Parti du congrès national (au pouvoir à Khartoum) pour faire partie du gouvernement. Ils ne l’ont pas appliqué », a regretté dans un communiqué Moussa Mohammed Ahmed, président du Congrès Beja.
L’accord de paix de 2006 a permis à M. Ahmed d’être nommé assistant du président Omar el-Béchir, mais il a menacé de démissionner si son parti n’était pas plus associé au pouvoir.
Les Beja, des éleveurs de chameaux musulmans mais pas arabes, avaient pris les armes dans les années 1990 pour dénoncer leur marginalisation par le régime islamique dominé par les arabes à Khartoum, un reproche également à l’origine de la rébellion au Darfour, dans l’ouest du pays.
Selon l’institut de recherche suisse Small Arms Survey, les combattants du Congrès Beja n’ont jamais dépassé quelques centaines, et n’ont pris qu’une partie « minuscule » de territoire, avec le soutien actif de l’Erythrée et des rebelles du Sud aujourd’hui indépendant.
Selon les termes de l’accord de paix, le parti devait entrer au Parlement et au gouvernement. Mais il n’a obtenu aucun ministère et a dénoncé une manipulation après n’avoir remporté qu’un seul siège dans une assemblée locale lors des élections de 2010.
L’accord de 2006 prévoyait aussi le déblocage de 600 millions de dollars sur 5 ans pour cette région de 5 millions d’habitants où la pauvreté reste endémique malgré des ressources potentielles en or, en pétrole et en gaz.
Mais selon M. Ahmed, le gouvernement s’est contenté de transférer des fonds déjà alloués à l’aide plutôt que de débloquer des crédits supplémentaires.
AFP