Le gouvernement a annoncé vendredi avoir dépêché une commission d’enquête dans la région amazonienne du sud du Venezuela après qu’une ONG y eut dénoncé le massacre en juillet d’environ 80 indiens de l’ethnie Yanomami par des mineurs clandestins brésiliens.
Des responsables du ministère public, de la police scientifique et de l’armée « sont actuellement en train de rendre visite aux neuf communautés yanomamis » du secteur frontalier du Brésil, dans l’Etat d’Amazonas, où aurait été perpétrée cette tuerie, a annoncé le ministre vénézuélien de l’Intérieur Tareck El Aissami à la télévision d’Etat VTV.
Selon lui, les sept communautés déjà consultées jeudi par les autorités n’ont fait état d' »aucune situation de violence ».
Deux autres communautés, localisées plus au sud, n’ont pas encore pu être contactées car elles se trouvent dans des zones plus reculées et ne sont joignables ni par téléphone, ni par radio, a précisé M. El Aissami.
L’Horonami Organizacion Yanomami (HOY), une organisation de défense de communautés indigènes vénézuéliennes avait dénoncé mercredi le massacre le 5 juillet d’environ 80 indiens Yanomami par des « garimpeiros » (mineurs clandestins) qui auraient incendié un bâtiment abritant les victimes.
Selon HOY, les assaillants ont attaqué la communauté depuis un hélicoptère, et les victimes, « brûlées », « n’ont pas pu être identifiées ».
Seuls trois indiens ont survécu car ils étaient alors à la chasse. Ce sont eux qui ont découvert les corps et rapporté les faits, toujours selon HOY.
L’ONG, qui regroupe depuis 2011 une centaine de communautés Yanomami, a dénoncé l’attaque présumée devant le parquet, le Défenseur du peuple et l’armée, et a sollicité auprès des autorités vénézuéliennes et brésiliennes la création d’une commission d’enquête binationale.
L’organisation demande également l’expulsion de la zone des mineurs clandestins.
La parquet vénézuélien avait ouvert une enquête dès mercredi.
AFP