Le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé lundi réfléchir à l’organisation d’un sommet consacré à la Guinée-Bissau après avoir constaté que le trafic de drogue s’était intensifié depuis qu’une junte a pris le contrôle du pays en avril.
La médiation internationale pour parvenir à un retour à l’état de droit en Guinée-Bissau a jusqu’à présent été entravée par les leaders militaires, dont nombre d’entre eux sont déjà sous le coup de sanctions européennes et africaines.
« Les membres du Conseil de sécurité condamnent les ingérences constantes des militaires en politique et font part de leur inquiétude suite aux rapports faisant état d’une hausse du trafic de drogue depuis le coup d’état du 12 avril », précise le communiqué suite à une réunion consacrée à la crise du pays.
La Guinée-Bissau est depuis longtemps considérée comme une plate-forme clé du trafic de cocaïne et d’autres drogues entre l’Amérique latine et l’Europe. Selon certains témoignages, des officiers de haut rang seraient impliqués dans ce trafic.
Le sommet pourrait rassembler l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) ainsi que d’autres pays suivant la crise de la Guinée-Bissau, annonce le communiqué, afin d’aboutir à une « stratégie intégrée et à une feuille de route avec des actions à court et long terme pour le rétablissement de l’état de droit ».
Le Conseil de sécurité a aussi appelé le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-moon à « s’engager activement » dans l’harmonisation des efforts des différents acteurs régionaux pour trouver un moyen de pression sur la junte.
Depuis l’indépendance, acquise en 1974 avec le départ du Portugal, l’armée et l’Etat sont restés en conflit permanent. Aucun président n’a encore pu aller au terme de son mandat.
AFP