L’Espagne évacue des coopérants espagnols et d’autres nationalités, dont deux Français et un Italien, dans le nord du Mali et dans la zone de Tindouf (ouest de l’Algérie), en raison d’une « insécurité croissante », a annoncé samedi le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo.
« Le Nord du Mali s’est converti en une plateforme terroriste » et il y a des indices fondés d’une forte recrudescence de l’insécurité dans la zone », a ajouté le ministre devant la presse, précisant que les coopérants espagnols évacués se trouvaient jusqu’alors dans les camps de réfugiés sahraouis dans la zone de Tindouf.
« Deux coopérants, un Espagnol et un Péruvien, sont rentrés par leurs propres moyens hier (vendredi). Et 15 coopérants rentrent la nuit prochaine : 12 Espagnols, deux Français et un Italien », a précisé à l’AFP le service de presse du ministère.
« Hier après-midi, a commencé le transfert de groupes de coopérants dans un lieu sûr et jusqu’à une base militarisée où est attendu en ce moment l’arrivée d’un avion de nos forces armées que nous espérons voir revenir dans notre pays au cours de la nuit prochaine », a affirmé le ministre.
« De même nous avons offert l’aide à des coopérants d’autres nationalités qui accompagneront les nôtres dans ce voyage », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, « l’Espagne serait disposée à étudier un soutien à une mission dans le cadre de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, ndlr) qui a le rôle principal dans la région », a ajouté le ministère.
Cette annonce intervient alors que la Cédéao s’est dite cette semaine prête à déployer au Mali une force de 3.000 hommes pour aider à la reconquête du Nord, contrôlé par des mouvements islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mais Elle a précisé qu’elle attendait un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU et une aide extérieure, logistique et technique.
Trois otages européens, deux Espagnols dont un blessé et une Italienne, avaient été relâchés le 18 juillet dans le nord du Mali, après un accord sur la libération d’au moins un islamiste détenu en Mauritanie.
Les deux Espagnols, Enric Gonyalons et Ainhoa Fernandez Rincón, ainsi que Rossella Urru avaient été enlevés le 23 octobre 2011 près de Tindouf, région qui est le fief des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
L’enlèvement des trois Européens, attribué dans un premier temps par le Polisario à Aqmi, très actif dans les pays de la bande sahélo-saharienne depuis 2007, avait très vite été revendiquée par le Mujao, allié d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
AFP