samedi, décembre 21, 2024
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Tunisie: le ministre des Finances claque la porte du gouvernement islamiste

Tunisie: le ministre des Finances claque la porte du gouvernement islamiste

Le ministre tunisien des Finances, Houcine Dimassi, a présenté sa démission en raison de divergences politiques avec le gouvernement dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali, a-t-on appris vendredi de sources officielles.

« Je confirme cette démission qui a été acceptée », a indiqué à l’AFP Ridha Kazdaghli, membre du cabinet du chef du gouvernement.

Il s’agit du deuxième ministre à claquer la porte du gouvernement depuis l’entrée en fonction fin 2011 de l’équipe au pouvoir composée par le parti islamiste Ennahda et deux partis de centre gauche, Ettakatol et le Congrès pour la république (CPR).

Dans une déclaration écrite dont l’AFP a obtenu copie, M. Dimassi, qui était l’un des rares indépendants à siéger au gouvernement, a expliqué sa démission par des « désaccords grandissants » avec le gouvernement en matière de politiques économique, monétaire et sociale.

M. Dimassi a dénoncé la « politique électoraliste de la plupart des membres du gouvernement » qui a pour conséquence, selon lui, de faire « exploser les dépenses de l’Etat ».

Ces « dérapages » ont, d’après lui, pour « objectif de gagner la sympathie de certaines catégories sociales dans la perspective des prochaines élections ».

M. Dimassi explique également sa décision par son opposition à un projet de loi soumis à l’Assemblée nationale constituante en vue de la réhabilitation et de l’indemnistation de Tunisiens ayant été notamment injustement incarcérés sous l’ancien régime.

Le parti islamiste Ennahda, auquel appartient M. Jebali, a soulevé la controverse en réclamant une indemnisation pour ses partisans et dirigeants opprimés sous l’ancien président Ben Ali, au même titre que les « martyrs de la révolution » qui a chassé ce dernier du pouvoir en janvier 2011.

« Ce projet nécessite des dépenses supplémentaires considérables, compte tenu du nombre important de bénéficiaires potentiels », et ce « au détriment de la situation économique et financière difficile », écrit le ministre démissionnaire.

Dans sa déclaration, cet économiste a aussi dénoncé la manière « arbitraire » et « injuste » avec laquelle le gouverneur de la Banque centrale Mustapha Kamel Nabli avait été limogé et remplacé cette semaine par Chedly Ayari.

En juin dernier, le ministre de la Réforme administrative (Congrès pour la République), Mohamed Abbou, avait démissionné pour protester contre des entraves présumées dans la lutte contre la corruption dans l’administration. 

AFP 

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