Un député de l’opposition tunisienne a demandé mercredi au président Moncef Marzouki de démissionner pour avoir notamment omis d’affirmer l’identité arabo-musulmane de la Tunisie, lors de sa récente visite en France.
Dans un message vidéo posté à l?occasion de la fête de la République, le député Noomane Fehri (libéral) a dénoncé l?attitude du président Marzouki lors de sa première visite officielle en France, où selon lui, il a « délibérément omis de mentionner l’appartenance de la Tunisie au monde arabo-islamique ».
« En parlant des axes politiques de la Tunisie devant le parlement français, vous avez évoqué son appartenance au Maghreb, à l’Afrique et à la Méditerranée, en évitant de parler du monde arabo-islamique », affirme le député.
« Cette omission était destinée à satisfaire vos interlocuteurs français », a poursuivi M. Fehri s’adressant à M. Marzouki en dialectal tunisien.
« Je vous demande monsieur le président de démissionner avant que nous vous démettions », a-t-lancé promettant d?oeuvrer au sein de l’Assemblée nationale constituante à obtenir le départ de M. Marzouki.
M. Fehri accuse M. Marzouki d' »avoir trahi l?institution de la présidence », lui reprochant notamment d’avoir accepté des prérogatives limitées, avant son élection en décembre 2011 par l’assemblée constituante élue.
Le député estime également que le président a failli à ses principes de défenseur des droits de l?Homme en se préoccupant davantage du fait qu?il n?ait pas été consulté lors de l?extradition de l?ancien Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi.
La décision fin juin d’extrader al-Mahmoudi, prise contre l’avis du président par le chef du gouvernement, l’islamiste Hamadi Jebali, avait déclenché une crise au sommet de l’Etat.
M. Marzouki avait mis sa démission dans la balance avant de se raviser « dans l’intérêt de la stabilité du pays », après les excuses présentées par quatre ministres du gouvernement.
Le chef de l’Etat a ensuite répété que l’extradition de l’ancien responsable libyen était contraire à la législation tunisienne et au respect des droits de l’Homme.
Les prérogatives du chef de l’Etat, issu du Congrès pour la république (CPR, centre gauche) sont jugées trop faibles face à son puissant allié islamiste Ennahda.
AFP