dimanche, décembre 22, 2024
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L'Espagne fait chuter les Bourses et l'euro

L'Espagne fait chuter les Bourses et l'euro

Les bourses européennes décrochaient fortement lundi en fin de matinée, à l’instar de l’euro, à mesure que les taux d’emprunts de l’Espagne poursuivaient leur envol au-delà de 7%, faisant craindre un plan de sauvetage global de la quatrième économie de la zone euro.

Vers 12H00 (10H00 GMT), Paris dévissait de 2,14%, Francfort de 1,74%, Londres de 1,68%. Milan plongeait de plus de 5% et Madrid de 5,4%. Athènes de son côté dégringolait de 6%.

En Asie, les places financières se sont largement repliées: Hong Kong finissant sur une chute de 2,99%, Shanghai de 1,26% et Tokyo de 1,86%.

Sur le marché des changes, les inquiétudes concernant la zone euro ont entraîné une chute de la monnaie unique, et une flambée du yen, considérée comme une valeur refuge dans ce contexte de regain de tension.

Face au dollar, la devise européenne est descendue jusqu’à 1,2090 dollar dans la matinée, son plus faible niveau en deux ans. Elle s’est ensuite ressaisie et valait 1,2105 dollar en fin de matinée.

L’euro est passé sous les 95 yens pour la première fois depuis novembre 2000, atteignant un plus bas de 94,32 yens vers 09H45, avant de se reprendre et de coter autour 94,50 vers 11H30.

Le ministre japonais des Finances, Jun Azumi, a répété lundi qu’il agirait « de façon décisive pour contrer tout mouvement spéculatif excessif », laissant entrevoir la possibilité d’une intervention sur le marché des changes pour enrayer la flambée du yen qui pénalise lourdement les exportations du pays.

La situation de l’Espagne est au coeur des préoccupations des investisseurs qui craignent que la quatrième économie de la zone euro soit dans l’obligation de demander une aide financière globale et non plus seulement pour ses banques, bien que le ministre espagnol Luis de Guindos de l’Economie ait à nouveau écarté lundi un sauvetage du pays entier.

L'Espagne fait chuter les Bourses et l'euro

« Les spéculations progressent sur un plan de soutien à grande échelle », résument les économistes de Crédit Agricole CIB.

Vers 12H00, les taux d’intérêts à 10 ans de Madrid atteignaient 7,44% après avoir touché un peu plus tôt 7,5% (contre 7,226% vendredi en clôture), signant un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro en 1999.

Ces taux sont jugés insoutenables sur la durée pour l’Espagne.

Loin d’être rassurés par l’approbation vendredi des modalités du plan de secours aux banques espagnoles allant jusqu’à 100 milliards d’euros par la zone euro, les investisseurs se sont surtout inquiétés de la demande d’aide le même jour de la région de Valence, une des plus importantes du pays.

Cette demande est intervenue alors que le gouvernement espagnol a revu à la hausse vendredi le taux de chômage en 2012, à 24,6%, et prévu une poursuite de la récession en 2013. A ce sombre tableau, est venue s’ajouter lundi l’annonce d’une aggravation du recul du Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre (-0,4%), selon des estimations de la Banque d’Espagne.

Dans le sillage des rendements espagnols, l’Italie a également vu ses taux d’intérêts à long terme progresser nettement au-delà du dangereux seuil de 6%.

Autre sujet d’inquiétude pour les investisseur: la Grèce, où cette semaine le gouvernement rencontre la délégation des trois institutions créancières du pays, UE, BCE et FMI pour tenter de trouver un accord sur les réformes et économies nécessaires au maintien de leur perfusion.

Selon les analystes, le seul espoir à court terme réside dans une intervention de la Banque centrale européenne (BCE). Cela « reste une possibilité dans les semaines à venir si la situation se détériore encore », estiment les stratégistes chez BNP Paribas. 

AFP 

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