Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une forte reprise de l’économie angolaise en 2012, avec un taux de croissance de son Produit intérieur brut (PIB) de 6,8%, contre 3,9% en 2011, en dépit de la récente chute du prix du pétrole, a-t-il indiqué mardi.
« Le rythme de l’activité économique va s’accélérer, avec un taux de croissance proche de 7%, porté par la reprise de la production pétrolière », a souligné l’institution dans son rapport annuel sur l’économie angolaise.
Selon le FMI, la croissance devrait également être soutenue par une hausse des dépenses publiques dans les secteurs de l’énergie, des transports et des BTP.
En revanche, la production agricole a été mise à mal par une période de sécheresse sévère ce qui a eu pour conséquence une hausse des prix alimentaires, a relevé le Fonds.
« Malgré des perspectives de croissance favorables, le pays reste vulnérable à un effondrement des revenus du pétrole, le déficit en terme d’infrastructures demeure important et la pauvreté est très répandue », a averti l’institution.
Le FMI a aussi appelé à améliorer la gestion et la transparence des revenus issus du pétrole, demandant l’instauration de « règles claires pour l’accumulation et l’utilisation des ressources du Fonds pétrolier pour les infrastructures ».
Cette réserve d’argent, alimentée par les revenus pétroliers, est utilisée par le gouvernement pour financer des projets de développement.
Cet appel du FMI intervient alors que l’institution a reçu le 11 juillet une nouvelle lettre de l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) lui demandant de faire pression sur le gouvernement angolais pour faire la lumière sur les revenus pétroliers.
Depuis décembre 2011, HRW demande à Luanda d’expliquer des dépenses se montant à 41,8 milliards de dollars sur la période 2007-2011, figurant dans le budget de l’Etat mais qui correspondraient à des projets financés par la compagnie nationale pétrolière Sonangol.
Après enquête du FMI, l’institution a indiqué en mai dernier que l’origine d’une grande partie de ces dépenses avait été identifiée mais qu’une somme de 4,2 milliards de dollars restait encore à expliquer.
HRW a en conséquence demandé un audit des dépenses et un examen plus approfondi des projets financés par Sonangol.
Plus globalement, le FMI demande aussi au gouvernement angolais de poursuivre ses efforts pour améliorer l’environnement entrepreneurial, la compétitivité et la diversification de l’économie.
Deuxième producteur de pétrole d’Afrique derrière le Nigeria, l’Angola tire la majorité de ses ressources de l’exploitation des hydrocarbures.
Selon les prévisions du FMI, le pays devrait afficher un taux de croissance de son PIB de 5% en 2013.
AFP