lundi, novembre 11, 2024
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Côte d'Ivoire: le pouvoir et le parti de Gbagbo renouent le dialogue

Côte d'Ivoire: le pouvoir et le parti de Gbagbo renouent le dialogue

Le Premier ministre ivoirien, Jeannot Kouadio Ahoussou, a reçu vendredi les dirigeants du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), pour relancer le dialogue et le processus de réconciliation après un récent regain de tensions.

Accompagné notamment du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, M. Ahoussou a accueilli une délégation du FPI conduite par le président par intérim du parti, Sylvain Miaka Oureto.

Il s’agissait de la première rencontre officielle entre le gouvernement et le parti du président déchu depuis un fort regain de tensions en juin.

Il a été surtout question de « méthode », a déclaré Sébastien Dano Djédjé, ex-ministre de la Réconciliation nationale et haut responsable FPI, à la sortie de cette réunion d’environ deux heures.

« Il est question de voir comment avec le gouvernement un cadre peut être créé » pour des discussions futures, a-t-il précisé. Le FPI a « pris note » de l’offre du Premier ministre de rejoindre un « cadre permanent de dialogue » récemment instauré. « Nous aviserons », s’est borné à dire M. Djédjé

Côte d'Ivoire: le pouvoir et le parti de Gbagbo renouent le dialogue

Fin avril, le gouvernement avait rencontré l’opposition à Grand-Bassam, près d’Abidjan, afin de relancer le « dialogue républicain ». Mais, réclamant un « dialogue direct » avec le pouvoir, le FPI avait choisi de n’y assister que comme « observateur », et le communiqué final instituant le « cadre permanent de dialogue » n’avait été paraphé que par de petites formations pro-Gbagbo.

Malgré quelques rendez-vous entre les ennemis d’hier et la création d’une Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), la réconciliation est en panne plus d’un an après la fin de la crise de décembre 2010-avril 2011, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 face à Alassane Outtara. La crise a fait quelque 3.000 morts.

La tension est montée en juin après des attaques dans le Sud-Ouest qui ont coûté la vie à plus d’une vingtaine de personnes, dont sept Casques bleus nigériens de la mission onusienne Onuci. Les autorités avaient quelques jours plus tard affirmé avoir déjoué en mars un projet de putsch. Dans les deux cas le pouvoir a accusé des pro-Gbagbo, s’attirant un virulent démenti du FPI.

L’ex-chef de l’Etat est incarcéré depuis novembre 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne d’être « coauteur indirect » de crimes contre l’humanité. L’audience de confirmation des charges pesant sur lui est prévue le 13 août.

Le FPI martèle sans relâche ses exigences, à commencer par la libération de ses cadres détenus depuis la fin de la crise dans le nord du pays.

Huit inculpés de « génocide »

Huit d’entre eux, dont l’ex-Première dame Simone Gbagbo et l’ancien président du FPI Pascal Affi N’Guessan, sont depuis peu inculpés de « génocide ».

Ce chef d’accusation – « fantaisiste » selon la défense – a surpris. Le président Ouattara, en visite d’Etat en France en janvier, avait affirmé que grâce à l’intervention militaire française à la fin de la crise, « un génocide pire qu’au Rwanda » avait pu être évité.

Depuis le transfert de l’ancien président à La Haye, la CPI n’a annoncé aucun autre mandat d’arrêt.

Mais, dans un entretien diffusé le 8 juillet sur Radio France Internationale (RFI), le président de l’Assemblée nationale et ex-Premier ministre Guillaume Soro a affirmé que trois autres mandats ont été émis: contre Simone Gbagbo, contre l’ex-chef des « jeunes patriotes » pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, et contre le général Brunot Dogbo Blé, ancien patron de la Garde républicaine. La CPI n’a voulu faire aucun commentaire.

Alors que le régime est accusé de pratiquer une « justice des vainqueurs » par le camp Gbagbo, soupçonné quant à lui d’avoir des velléités de revanche, le président de la CDVR, l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, n’a pas la tâche facile.

M. Banny, dont la commission demeure peu visible et audible, a dû cette semaine se rendre à l’évidence: « les esprits ont recommencé à se réarmer ». 

AFP 

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