Trois des sept otages algériens enlevés le 5 avril au consulat d’Algérie de Gao, dans le nord-est du Mali, par des membres d’un groupe islamiste armé, ont été libérés, a annoncé jeudi un porte-parole de ce groupe, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
« Nous avons finalement accepté de libérer trois des sept otages qui étaient avec nous », a déclaré ce porte-parole, Adnan Abu Walid Sahraoui, sans vouloir préciser où se trouvaient ces otages, des diplomates algériens, ni leur identité.
Le porte-parole n’a pas voulu dire non plus si une rançon avait été versée.
L’annonce intervient alors que, la semaine dernière, le Mujao avait dit avoir rompu les négociations pour la libération des otages.
La libération des ces trois Algériens réduit à 16 le nombre d’otages encore retenus par des groupes islamistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans le Sahel. Parmi eux figurent six Français.
Le consul d’Algérie à Gao et six de ses collaborateurs avaient été enlevés le 5 avril par le Mujao qui contrôle la ville. Ce groupe lié à Aqmi réclamait 15 millions d’euros pour les libérer.
Fin avril, il avait dénoncé l’échec de négociations avec Alger, et le 8 mai avait fixé un ultimatum de « moins de 30 jours » au gouvernement algérien pour satisfaire ses revendications. Puis il avait de nouveau accepté de discuter avant de rompre une nouvelle fois les négociation la semaine dernière.
L’Algérie a exercé ces dernières semaines d’énormes pressions sur des notables arabes du nord du Mali, totalement occupé par les groupes armés islamistes, pour obtenir la libération des sept otages, selon des sources concordantes. L’un de ces notables s’est récemment rendu en Algérie pour y rencontrer des officiels.
Lorsque les otages enlevés dans le Sahel sont libérés au compte-goutte, cela signifie généralement que les ravisseurs n’ont pas encore obtenu satisfaction de toutes leurs revendications, selon des experts.
Le Mujao détient encore quatre Algériens, mais également trois Européens – une Italienne, une Espagnole et un Espagnol – enlevés fin octobre 2011 dans l’ouest de l’Algérie où ils travaillaient dans des camps de réfugiés saharouis proches de Tindouf, comme coopérants pour des associations humanitaires.
Il avait menacé le 16 mai de les tuer et réclame 30 millions d’euros pour leur libération.
Le Mujao fait partie avec Aqmi et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) des trois groupes islamistes qui occupent et contrôlent depuis trois mois le nord du Mali, après avoir supplanté la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, sécessionniste et laïc).
Le Mujao a affirmé dimanche avoir reçu un renfort de « combattants » étrangers qui lui permettra « la poursuite du jihad ». « Nos frères mauritaniens, tunisiens, maliens et sahraouis sont venus nombreux pour porter le Jihad », selon ce mouvement.
AFP