Le candidat républicain à la présidentielle américaine Mitt Romney a à nouveau été mis en cause jeudi dans la presse pour son passé à la tête d’un fonds d’investissement, une aubaine que n’a pas manqué de saisir l’équipe de campagne de Barack Obama.
Selon une information du quotidien Boston Globe, M. Romney, qui a dirigé pendant une quinzaine d’année le fonds d’investissement Bain Capital, aurait menti sur la date à laquelle il a quitté ce dernier.
« Il est temps que Mitt Romney soit transparent de façon à ce que les Américains puissent se faire leur propre opinion sur son bilan et ses motivations », a indiqué dans un communiqué Stephanie Cutter, porte-parole de la campagne de Barack Obama.
M. Romney dit avoir quitté Bain Capital en 1999, date à laquelle il s’est occupé de l’organisation des Jeux Olympiques de Salt Lake City. Mais selon le Boston Globe, il y serait resté trois ans de plus et possédait toujours 100% de Bain Capital en 2002, juste avant de devenir gouverneur du Massachusetts (nord-est, où se situe Boston).
Ces informations ajoutent un peu plus de confusion aux finances du candidat qui refuse toujours de publier le montant de ses revenus avant 2010 et le montant de ses avoirs à l’étranger.
Par ailleurs, l’article soulève des questions sur la responsabilité de M. Romney dans les suppressions d’emplois liées à des rachats d’entreprises par Bain Capital entre 1999 et 2002.
Le camp Romney a rapidement nié ces informations dans un communiqué publié jeudi matin. « L’article n’est pas exact. Comme Bain Capital l’a dit, et comme le gouverneur Romney l’a dit, (M. Romney) a quitté Bain Capital en février 1999 pour diriger les Jeux Olympiques et ne s’est pas occupé d’investissements et de gestion d’entreprises après cette date », a écrit Andrea Saul, porte-parole de Mitt Romney.
Plus tard dans la journée, l’équipe de campagne de Barack Obama a tenu une conférence de presse téléphonique en revenant longuement sur le sujet. « Mitt Romney est le candidat le plus secret à se présenter à la présidentielle depuis Richard Nixon », a dit Mme Cutter en évoquant le président républicain qui avait dû démissionner à la suite du scandale du Watergate.
L’avocat de l’équipe Obama, Bob Bauer, a souligné pour sa part que les affirmations de M. Romney selon lesquelles il n’avait plus de lien avec Bain Capital après 1999 « contredisent directement les documents certifiés de la Commission des opérations de Bourse (SEC) ».
Pour M. Bauer, cette contradiction pourrait avoir « des conséquences judiciaires très sérieuses ».
A l’égard des activités même de M. Romney au sein de Bain Capital, « ce n’est pas une bonne qualification, pour conduire une économie nationale, que l’une des choses dans lesquelles vous avez de l’expérience soit d’envoyer des emplois américains à l’étranger », a estimé Stephanie Cutter.
Au cours de sa campagne pour l’investiture républicaine en 2011-2012, Mitt Romney s’était trouvé face à des adversaires particulièrement pugnaces qui lui avaient reproché d’avoir une attitude prédatrice en renvoyant des salariés d’entreprises rachetées. M. Romney s’était alors défendu en assurant qu’il respectait les principes de la « libre-entreprise ».
AFP