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Le président égyptien annule la dissolution du Parlement

Le président égyptien annule la dissolution du Parlement

Le président égyptien, l’islamiste Mohamed Morsi, a décidé dimanche de rétablir le Parlement dominé par les islamistes, trois semaines après sa dissolution qui avait permis à l’armée de reprendre à son compte le pouvoir législatif en Egypte.

La décision du premier président civil d’Egypte augure d’un bras de fer avec le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui s’était attribué mi-juin le pouvoir législatif grâce à une décision de justice dénoncée alors comme un « coup institutionnel ».

« Le président Morsi a émis un décret présidentiel annulant la décision prise le 15 juin 2012 de dissoudre l’Assemblée du peuple et invite la chambre à se réunir de nouveau et à exercer ses prérogatives », a rapporté l’agence officielle Mena.

D’après la Mena, le CSFA a tenu une « réunion urgente sous la présidence du maréchal Hussein Tantaoui pour examiner les mesures présidentielles » prises dimanche, une semaine environ après son investiture.

M. Morsi est issu des Frères musulmans, principaux rivaux historiques des militaires qui dominent le système dans le plus peuplé des pays arabes depuis la chute de la monarchie en 1952.

Le décret présidentiel prévoit en outre « l’organisation d’élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l’approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l’adoption d’une nouvelle loi régissant le Parlement », selon la Mena.

Aucune date n’a été fixée pour la rédaction de la Constitution de l’après-Moubarak. La commission de 100 membres chargée de mettre au point ce document s’est réunie pour la première fois le 18 juin et a désigné un juge respecté, Hossam al-Ghariani, à sa tête.

L’Assemblée du peuple avait été dissoute mi-juin en application d’une décision de la Haute cour constitutionnelle la déclarant illégale, une mesure contestée par les Frères musulmans, première force politique de l’Assemblée.

Dans son arrêt, cette cour avait invalidé les élections législatives qui s’étaient achevées en janvier, en raison d’un vice juridique dans la loi électorale ayant régi le scrutin.

Le président égyptien annule la dissolution du Parlement

Ces élections s’étaient soldées par un raz-de-marée islamiste, près de la moitié des sièges revenant aux Frères musulmans, et près d’un quart aux fondamentalistes salafistes.

Sur la base de cette décision de justice, le CSFA a annoncé dans une « Déclaration constitutionnelle complémentaire » qu’il exercerait le pouvoir législatif jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée du peuple.

La même Déclaration octroyait un droit de veto au CSFA sur tout article de la future Constitution.

Les détracteurs du CSFA l’ont alors accusé d’avoir orchestré cette dissolution pour s’adjuger le pouvoir législatif et les Frères musulmans avaient dénoncé un véritable « coup d’Etat », affirmant que pour eux l’Assemblée du peuple restait valide et gardait le pouvoir législatif.

A défaut de pouvoir le faire devant le Parlement, M. Morsi avait prêté serment le 30 juin devant la Haute cour constitutionnelle.

Le décret présidentiel a été dénoncé comme « illégal » par l’ancien président de la Haute cour constitutionnelle, Farouk Sultan. Un porte-parole de la cour, Maher Sameh, cité par Mena, a indiqué que « l’assemblée générale de la Haute cour constitutionnelle a été convoquée lundi en réunion extraordinaire » pour débattre de cette question.

L’opposant Ayman Nour a de son côté appelé M. Morsi à respecter les décisions de la justice tandis que le député de gauche Abou El-Ezz al Hariri a dit qu’il porterait l’affaire devant la cour administrative pour annuler les décisions du président.

Ces annonces interviennent à la veille d’une réunion du conseil de la Choura des Frères musulmans, et après une visite au Caire du secrétaire d’Etat adjoint américain, William Burns, venu remettre un message du président Barack Obama au nouveau chef d’Etat égyptien.

Un responsable américain sous couvert d’anonymat a annoncé dimanche que le président Obama rencontrerait son homologue égyptien à New York en septembr
e, tandis que la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton doit se rendre en Egypte le 14 juillet. 

AFP 

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