Le président syrien Bachar al-Assad a regretté les méthodes violentes utilisées par les forces qui lui sont loyales lors de la première vague de contestation l’an dernier dans son pays, affirmant jouir toujours d’un soutien populaire, dans des déclarations à un journal turc publiées jeudi.
« Bien sûr nous sommes humains, et nous pouvons faire des erreurs », a-t-il répondu au journaliste du quotidien Cumhuriyet qui l’interrogeait sur la répression violente des premiers mouvements pacifiques de contestation en Syrie, en mars 2011.
Le président syrien affirme cependant que les manifestants ont été « payés » par des forces étrangères pour déstabiliser la Syrie.
« Tout le monde doit savoir qu’il s’agit d’un jeu soutenu depuis l’étranger (…) Il y a beaucoup d’argent qui provient de l’étranger », a-t-il déclaré.
Le dirigeant syrien déclare aussi que c’est grâce au soutien de son peuple qu’il peut conserver ses fonctions après 15 mois de révolte et de répression qui ont coûté la vie à plus de 16.500 personnes, selon les organisations des droits de l’Homme.
« Si je ne disposais pas du soutien du peuple, j’aurais été renversé comme le Shah d’Iran (Reza) Pahlavi. Tout le monde pensait que je partagerais le même sort, on s’est trompé », a-t-il ajouté.
Les puissances étrangères, « avec en tête les Etats-Unis », doivent cesser de soutenir l’opposition, a-t-il dit, accusant des pays de la région, sans les nommer, de fournir un soutien logistique aux « terroristes » en Syrie. La veille, dans un autre volet de cet entretien, le président syrien avait ouvertement accusé la Turquie voisine d’aider les déserteurs de l’armée syrienne à combattre le régime.
Dans des propos rapportés jeudi par la presse turque, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a accusé le président syrien de « mensonge », dans cet entretien à Cumhuriyet.
« Il est impossible de croire à Assad, il a massacré près de 20.000 personnes en un an », a dit le ministre, dont le pays a coupé les ponts avec son ex-allié syrien en raison de la répression sanglante de la contestation.
AFP