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Soudan du Sud: les espoirs n'ont pas été comblés, admet le vice-président

Soudan du Sud: les espoirs n'ont pas été comblés, admet le vice-président

Les difficultés rencontrées par le Soudan du Sud lors de sa première année agitée d’existence n’ont pas permis de satisfaire les aspirations exprimées par sa population lorsque le pays est devenu indépendant le 9 juillet 2011, a reconnu le vice-président sud-soudanais Riek Machar.

« Nous n’avons pas satisfait les attentes de la population au cours de l’année, en raison des difficultés (…) imprévues que nous avons rencontrées », a déclaré M. Machar dans un entretien à l’AFP, en référence aux graves tensions avec Khartoum, dont le Sud venait de se séparer après 50 ans de guerres civiles meurtrières.

En janvier, Juba, tributaire des oléoducs soudanais pour exporter son brut et furieux que celui-ci soit détourné par Khartoum en raison d’un différend sur les droits de passage, a arrêté sa production de pétrole, se privant ainsi de 98% de ses ressources. Puis en mars et avril, d’intenses combats frontaliers ont opposé les armées de deux pays.

Néanmoins, « au vu de toutes les difficultés, oui je suis satisfait. S’il n’y avait pas eu de difficultés et que le pétrole continuait à couler et que l’Etat était comme il est, alors je serais déçu. Mais je sais que nous aurions fait mieux si nous avions eu les ressources que nous étions habitués à avoir », a-t-il poursuivi.

Soudan du Sud: les espoirs n'ont pas été comblés, admet le vice-président

Selon le vice-président sud-soudanais, les principaux succès du gouvernement au cours de cette année sont « la consolidation de l’indépendance » et « l’édification de l’Etat ». Les principaux défis restant de « satisfaire les aspirations de la population, de lui fournir les services de base ».

Riek Machar s’est également félicité que les autorités aient réussi à mettre fin aux violence tribales terriblement meurtrières survenues en début d’année, surtout dans l’Etat du Jonglei, où selon lui les populations ont désormais été désarmées et réconciliées.

« C’est la preuve que le gouvernement est capable de résoudre ce genre de problèmes (…) C’est arrivé à un très mauvais moment, alors que nous étions aussi sous menace de Khartoum, mais nous avons réussi », a-t-il martelé.

La capacité des autorités à faire cesser ces violences a cependant été mise en doute et l’armée sud-soudanaise accusée d’avoir pris position en faveur d’un des belligérants, en restant passive, voire en lui apportant une aide directe.

M. Machar n’a pas caché que la deuxième année d’existence serait aussi « difficile ». « Nous avons mis en place un budget d’austérité cette année et nous allons avoir un budget d’austérité pour l’année à venir, de juillet 2012 à juin 2013 », a-t-il expliqué.

La situation actuelle « nous a déjà contraint à revoir nos programmes et nos ambitions », a-t-il expliqué, appelant les partenaires internationaux à accorder des prêts au pays en attendant la reprise de la production de brut. « Nous n’allons pas nous effondrer », comme le prévoyaient en mars des notes confidentielles de la Banque mondiale, a-t-il assuré.

Il a regretté « un pas en arrière » dans les relations avec le Soudan, alors que ces relations s’étaient quasi-normalisées après la signature en 2005 de l’accord de paix global mettant fin à la guerre civile et ouvrant la voie à la partition. Mais « nous sommes désormais retournés à la table des négociations et nous espérons qu’il va y avoir des améliorations », a-t-il poursuivi, à propos des pourparlers directs qui ont repris fin mai à Addis Abeba, sans progrès notable jusqu’ici.

Selon M. Machar, « les différends les plus graves » sont la sécurité, le tracé de la frontière et le statut de la zone contestée d’Abyei.

« Le pétrole est un problème national », a-t-il ajouté. « Il nous appartient de décider si nous choisissons d’exporter notre brut via Khartoum. S’ils se mettent d’accord avec nous sur un tarif (de passage) conforme aux normes internationales, nous rouvrirons le robinet ». Riek Machar a dit espérer que les deux pays allaient « éviter » que ces différends ne les fassent replonger dans la guerre, car « il n’y a rien à gagner à se battre ».  

AFP 

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