Le président sud-africain Jacob Zuma a appelé à poursuivre les efforts de réconciliation nationale, en ouvrant un colloque, alors qu’une polémique autour d’un tableau le représentant de façon jugée offensante et raciste vient d’agiter le pays.
Le colloque réunit pendant deux jours près de Johannesburg des représentants des milieux d’affaires, de la société civile et des religieux, sur le thème « Travailler ensemble à créer une société protectrice et fière ».
En mai, l’exposition dans une galerie privée d’un tableau représentant le chef de l’Etat au sexe dénudé, avait provoqué une controverse nationale, certains voyant dans cette représentation le reflet de préjugés racistes de l’époque de l’apartheid.
« La réconciliation est un processus qui implique les deux parties, en particulier dans une société qui a traversé trois siècles de colonialisme et d’apartheid », a lancé M. Zuma, dans un discours d’ouverture dans lequel il a abondamment cité Nelson Mandela.
« Et nous n’avons pas l’illusion que ce sera facile », a souligné M. Zuma.
« Nous avons construit une identité nationale à partir des multiples identités de classe, de sexe, d’âge, de langue, de lieu géographique et de religion. Nous avons progressé en institutionnalisant la citoyenneté pour tous depuis 1994, mais certains domaines restent source de divisions et de frustrations », a-t-il poursuivi.
« Les défis de la pauvreté, de l’absence d’emploi, de maison, de terres et des divisions selon la race, la classe sociale et le sexe font qu’il est compliqué d’avoir une société unie et une cohésion sociale telles que nous les voudrions », a-t-il ajouté, évoquant des « réalités complexes et désagréables ».
Il a insisté sur les vertus du dialogue, à l’origine du « miracle sud-africain », en référence à la transition sans guerre civile de l’apartheid vers la démocratie en 1994.
Abordant la question des langues et des noms de rues et localités, M. Zuma a relevé que les langues parlées par la majorité était « marginalisées ». « Cela doit être corrigé », a-t-il estimé. L’anglais est de fait la langue véhiculaire en Afrique du Sud, qui compte onze langues officielles au total. « Le processus en cours de changement de nom géographique fait aussi partie des outils pour rassembler les Sud-Africains », a-t-il ajouté.
Le colloque se tient à Kliptown, près du mémorial de la Charte de la Liberté qui proclama en 1955 que le pays « appartenait à tous ceux qui y habitent, Noirs ou Blancs ».
AFP