vendredi, décembre 27, 2024
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L'Afrique de l'Ouest veut "éviter un enlisement" au Mali

L'Afrique de l'Ouest veut

Des dirigeants d’Afrique de l’Ouest se sont retrouvés vendredi matin pour un sommet à Yamoussoukro avec pour objectif d' »éviter un enlisement au Mali », où les groupes islamistes armés ne cessent de renforcer leur emprise sur le Nord.

Le sommet doit permettre de « prendre d’autres initiatives pour éviter notamment un enlisement de la situation au Mali », a déclaré à l’ouverture le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays), en présence d’une dizaine de dirigeants de la région.

Ces responsables, notamment le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, son homologue nigérien Mahamadou Issoufou et le chef du gouvernement malien de transition Cheikh Modibo Diarra, doivent discuter des négociations en cours avec les groupes armés du nord du Mali et de l’envoi éventuel d’une force régionale dans la zone.

Ce sommet ordinaire dans la capitale politique ivoirienne intervient alors que les islamistes viennent de renforcer spectaculairement leur emprise sur cette région, qu’ils avaient conquise avec la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) depuis fin mars.

Gao (nord-est) est tombée mercredi aux mains des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), considéré comme une dissidence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), après de violents combats qui ont fait au moins 20 morts.

Projet de force régionale

Et jeudi les rebelles touareg ont dû quitter Tombouctou (nord-ouest) et ses environs, sur injonction du groupe islamiste Ansar Dine.

Les autorités de transition en place à Bamako à la suite d’accords conclus entre la Cédéao et les auteurs du putsch du 22 mars, qui a précipité la chute du Nord malien aux mains de groupes armés, apparaissent impuissantes face à la crise dans cette région, et l’ex-junte demeure influente.

Ansar Dine et le Mujao, qui veulent imposer la charia (loi islamique) au Mali, tiennent désormais les places fortes du Nord malien avec le soutien des jihadistes d’Aqmi, après avoir peu à peu supplanté le MNLA, sécessionniste et laïc.

Les participants au sommet de Yamoussoukro « vont avaliser le choix de la négociation tout en confirmant que l’option militaire n’est plus une vue de l’esprit », a affirmé à l’AFP un diplomate africain.

La Cédéao prépare l’envoi éventuel d’une force de quelque 3.300 hommes au Mali, composée principalement du Nigeria, du Sénégal et du Niger.

Mais elle a besoin, avec l’Union africaine, d’un soutien international à une telle opération, et d’un appui notamment logistique des Etats-Unis et de la France. Un premier projet a été jugé beaucop trop imprécis au Conseil de sécurité de l’ONU, et la Cédéao est en train de revoir sa copie.

Si certains pays comme le Niger poussent à recourir à la force, la médiation burkinabè discute actuellement avec des délégations d’Ansar Dine – à qui elle a demandé de rompre avec les « terroristes » d’Aqmi – et du MNLA.

De plus en plus sollicitée car jugée incontournable dans cette crise, l’Algérie plaide aussi pour une solution négociée.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, est attendu dimanche à Alger pour une visite de « deux ou trois jours », a-t-on appris vendredi de source diplomatique dans la capitale algérienne.

Le sommet de la Cédéao doit également se pencher sur la situation en Guinée-Bissau, où un processus de transition a aussi été lancé, sous médiation ouest-africaine, après le coup d’Etat du 12 avril. 

AFP 

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