Le président sénégalais Macky Sall s’est dit mercredi prêt à « ouvrir des discussions » avec les rebelles de Casamance, lors d’une réunion du gouvernement à Ziguinchor, principale ville de cette région sud du Sénégal en proie à une rébellion indépendantiste.
« Nous sommes prêts à ouvrir des discussions avec les combattants et les acteurs qui interviennent dans le processus de paix, les chefs religieux, les hommes et femmes de bonne volonté », a déclaré à la presse Macky Sall.
« Nous voulons la paix mais il y a des procédures pour créer des opportunités de rencontre. Je tends la main à Salif Sadio, à César Atoute Badiatte et aux hommes de Ousmane Niantang Diatta », des chefs militaires rebelles, a-t-il dit.
Le chef de l’Etat sénégalais avait auparavant rendu visite à des militaires à Mpack, à la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau.
Le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, avait promis mardi soir « une digne réinsertion » aux rebelles qui accepteront de déposer les armes en Casamance, région touchée depuis 1982 par une rébellion indépendantiste déclenchée par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
En trente ans, le conflit qui perdure en dépit de plusieurs accords de paix jamais respectés, a fait des milliers de victimes civiles et militaires et des dizaines de milliers de déplacés et réfugiés.
« Je veux que l’on tienne compte des spécificités de chaque région ainsi que de ses priorités et potentialités afin de mieux les exploiter. Différents projets ont été passés en revue pour assurer le désenclavement de la Casamance », a indiqué M. Sall, après avoir présidé un conseil des ministres décentralisé à Ziguinchor, en Casamance, région séparée du nord du Sénégal par la Gambie.
Ce conseil des ministres décentralisé est le troisième tenu en province, après ceux de Saint-Louis (nord) et de Kaolack, depuis l’entrée en fonction en avril du nouveau gouvernement.
Ces réunions décentralisées initiées par Macky Sall, qui a battu le 25 mars Abdoulaye Wade au second tour de la présidentielle, sont destinées à mieux s’imprégner des réalités en province et à rapprocher le gouvernement des populations, selon le gouvernement.
AFP