La corruption « a affecté négativement les activités de 75% des entreprises » camerounaises en 2011, selon les résultats d’une étude gouvernementale publiée vendredi. « La corruption au niveau des administrations publiques a affecté négativement les activités de 75% des entreprises », indique l’enquête menée en 2011 auprès de 1.585 sociétés reparties sur l’ensemble du pays. « Ce pourcentage qui reste stable par rapport à 2008 laisse interrogateur sur les effets des politiques de lutte contre la corruption en cours de mise en oeuvre », souligne l’étude intitulée « Perception des entreprises sur le climat des affaires au Cameroun ». « La moitié des entreprises indique que la corruption dans le secteur privé constitue un obstacle à l’exercice de leurs activités », précise l’enquête qui a été réalisée par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire. Pressé par les bailleurs de fonds, le gouvernement du Cameroun a lancé en 2006 une opération de lutte contre la corruption baptisée par la presse opération Epervier. Cette campagne a déjà abouti à l’arrestation de plusieurs personnalités dont dix ex-ministres, parmi lesquels un mort en détention, et un ancien Premier ministre. Malgré tout, ONG et observateurs pensent que le niveau de corruption demeure élevé dans le pays. L’étude révèle en outre que « plus de 60% » des entreprises rapportent que « l’insécurité est un obstacle grave à la réalisation et à la croissance de leurs affaires ». 69,2% des sociétés « déclarent que le développement de leurs affaires (…) est affecté » par « la contrebande, la fraude et la contrefaçon ». « L’électricité ( coût et disponibilité), les transports routiers et ferroviaires (qualité) sont les infrastructures les plus pénalisantes pour les entreprises », selon l’enquête. |
AFP |