La justice indonésienne rend jeudi son verdict à l’encontre d’Umar Patek, considéré comme « l’expert en démolition » du réseau islamiste Jemaah Islamiyah (JI), clôturant ainsi le dernier grand procès lié aux attentats de Bali en 2002, les plus sanglants de l’histoire du pays.
Près de dix ans après les faits, et à l’issue de plus de quatre mois d’audience, les juges du tribunal de Jakarta-Ouest ont ouvert jeudi vers 09H20 (02H20 GMT) la dernière séance du procès, durant laquelle ils devaient prononcer la sentence.
L’accusé, arborant sa traditionnelle tunique musulmane blanche, avait abandonné son habituel sourire à son arrivée au tribunal, gardé par 300 policiers environ, dont certains appartenant à la brigade d’élite.
« Nous sommes prêts à toute violence qui pourrait survenir », a assuré à l’AFP le chef de la police locale, Widodo, qui, comme beaucoup d’Indonésiens, n’a qu’un seul nom.
Aucun partisan d’Umar Patek n’était cependant encore visible peu avant l’ouverture de l’audience, à laquelle assistait une centaine de journalistes.
Umar Patek devrait échapper au peloton d’exécution auquel avaient dû faire face en 2008 trois autres figures de la mouvance islamiste indonésienne pour leur rôle dans les attentats.
Avant le procès, l’accusation avait fait part de son intention de réclamer la mort mais elle avait finalement requis la perpétuité, après la contrition dont Umar Patek a fait preuve à la barre.
L’islamiste déclaré, dont la tête avait été mise à prix un million de dollars par les Américains, avait surpris en demandant « pardon » aux familles des victimes. « Je regrette ce qui est arrivé car j’étais contre depuis le début », avait-il assuré, ajoutant n’avoir « jamais été d’accord avec les méthodes » des auteurs des attentats, qui avaient frappé en plein coeur de la station balnéaire de Kuta, Mecque du tourisme balinais.
202 personnes avaient été tuées, la plupart des touristes étrangers, dont 88 Australiens et 4 Français. L’Indonésie, plus grand pays musulman au monde, s’était alors lancé dans sa propre « guerre contre le terrorisme ».
Umar Patek a été arrêté en janvier 2011 à Abbottabad, la ville pakistanaise où Oussama Ben Laden a été tué par l’armée américaine quatre mois plus tard.
AFP