Un employé éthiopien des Nations unies a été déclaré coupable lundi à Addis Abeba de « participation à une organisation terroriste », a annoncé le juge à l’audience.
Le tribunal doit prononcer vendredi la peine infligée à Abdurahman Sheikh Hassan, officier de sécurité de l’ONU dans la région de l’Ogaden (sud-est), accusé de liens avec la rébellion locale du Front national de libération de l’Ogaden (ONLF) et qui risque de cinq à dix ans de prison.
« L’accusé ne nous a pas convaincus qu’il n’avait pas commis de crime (…) il est coupable », a déclaré le juge Mulugeta Kidane, estimant que les témoins de la défense n’avaient pas permis de prouver que M. Hassan n’avait pas de liens avec des membres de l’ONLF. Le mouvement lutte pour l’indépendance de l’Ogaden, qu’il estime marginalisée par Addis Abeba.
M. Hassan avait été arrêté en juillet après avoir négocié la libération de deux membres du Programme alimentaire mondial de l’ONU (Pam), kidnappés dans l’Ogaden, région à majorité somali.
Il a été jugé aux termes d’une loi anti-terroriste que, selon des groupes de défense des droits de l’Homme, l’Ethiopie utilise pour étouffer la dissidence politique et la liberté de la presse.
D’ethnie somali et ne parlant pas l’amharique, langue majoritaire en Ethiopie, M. Hassan, vêtu d’une chemise blanche et tenant à la main un chapelet musulman, a accueilli le verdict de façon impassible.
Le Parquet a appelé la Cour a prononcer une peine sévère contre l’accusé.
Son co-accusé, Sherif Baido, que l’acte d’accusation décrit comme un haut responsable de l’ONLF et qui était jugé par défaut, a également été déclaré coupable.
AFP