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Malouines: Kirchner à l'ONU pour défendre les prétentions argentines

Malouines: Kirchner à l'ONU pour défendre les prétentions argentines

La présidente argentine Cristina Kirchner devait défendre jeudi devant l’ONU les revendications de son pays sur les îles Malouines, 30 ans après la fin de la guerre avec le Royaume-Uni pour la souveraineté de cet archipel de l’Atlantique Sud.

Le séjour new-yorkais de Mme Kirchner intervient trente ans jour pour jour après la fin du conflit, le 14 juin 1982, qui avait vu la victoire des troupes britanniques sur l’Argentine, que le Premier ministre David Cameron commémorait jeudi à Londres.

L’affrontement, du 2 avril au 14 juin 1982, s’était soldé par la mort de 649 Argentins, 255 Britanniques et trois habitants des îles.

Incidemment, il y a quelques jours, le gouvernement des Malouines a décidé d’organiser un référendum l’an prochain sur le statut des îles, situées au large de la Patagonie argentine et qui comptent quelque 3.000 habitants. Elles sont sous contrôle du Royaume-Uni depuis que ce pays en a chassé les autorités argentines en 1833, mais sont toujours revendiquées par Buenos Aires.

Cristina Kirchner doit s’exprimer devant le Comité spécial de la décolonisation de l’ONU à partir de 15H00 locales (19H00 GMT), et devrait répondre à l’initiative du gouvernement local.

Présence « historique »

« La présence de la présidente Kirchner est historique. Aucun autre président n’avait encore participé à une réunion du Comité, et c’est très positif, car cela apporte de la crédibilité au système des Nations unies », a estimé le président du Comité, l’Equatorien Diego Morejon Pazmino.

Selon ses responsables, le Comité « favorise l’accession à l’autodétermination ou à l’indépendance des territoires non autonomes ».

Le Comité de décolonisation appelle régulièrement depuis 1965 le Royaume-Uni et l’Argentine à entamer des négociations sur la question de la souveraineté des Malouines. Mais le Royaume-Uni s’y refuse.

Le projet de résolution du Comité pour cette année, présenté par le Chili, « ne comporte rien de nouveau » concernant les Malouines, a souligné M. Morejon Pazmino.

Ces derniers mois, Cristina Kirchner a musclé son discours sur les Malouines. Elle a notamment pour elle la décision prise en décembre par le Brésil, l’Uruguay et le Chili d’interdire aux navires battant pavillon des Malouines de mouiller dans leurs ports, en signe de solidarité avec Buenos Aires.

L’envoi en mission pour six semaines dans les îles du prince William, pilote d’hélicoptère au sein de la Royal Air Force, puis d’un destroyer britannique, ont été vécus comme autant de provocations par l’Argentine. Buenos Aires a d’ailleurs déposé en février une plainte à l’ONU dénonçant la « militarisation » de la zone par Londres.

Face à l’arsenal diplomatique déployé par l’Argentine cette année, les insulaires ont décidé eux aussi de faire entendre leur voix à New York. Une délégation de huit personnes, dont six jeunes nés après la guerre de 1982, se sont installés face à l’imposant siège des Nations unies jeudi.

« Habitants des Falklands (dénomination britannique des îles). Nos droits. Notre voix. Notre scrutin », était-il écrit sur un drapeau des îles brandi par les insulaires.

« Le référendum nous donne l’occasion de montrer que les habitants des Falklands sont totalement satisfaits du statut dont ils jouissent à l’heure actuelle », expliquait Roger Edwards, membre de l’Assemblée législative de l’archipel, qui a fait le voyage à New York.

AFP 

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