jeudi, avril 25, 2024
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Guinée-Bissau: les 70 premiers éléments d'une force ouest-africaine sont arrivés

Guinée-Bissau: les 70 premiers éléments d'une force ouest-africaine sont arrivés
Les 70 premiers éléments d’une force ouest-africaine devant sécuriser les organes de la transition issus du coup d’Etat du 12 avril, sont arrivés jeudi en Guinée-Bissau, écartant de fait toute possibilité d’un retour imminent au pouvoir des dirigeants renversés. Ces soldats du Burkina Faso ont débarqué vers 15H00 (locales et GMT) à l’aéroport de Bissau d’un avion civil de la compagnie Air Burkina.
Ils ont été accueillis par des officiers de la police et de l’armée bissau-guinéennes, ainsi que par des représentants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’ONU.
Ils ont ensuite été conduits à Cumere, à 35 km de Bissau, dans des casernes de l’armée récemment rénovées où ils seront stationnés. Ils devraient être suivis vendredi par d’autres soldats du Nigeria, puis par d’autres encore les jours suivants. Le Sénégal voisin a promis de participer à la force.
Peu avant l’arrivée des Burkinabé, la Cédéao avait annoncé qu’elle allait comme prévu déployer une force de 629 hommes « pour relever les militaires angolais (et) soutenir la restauration de l’ordre constitutionnel ».
C’est la présence d’une mission militaire angolaise (Missang) qui a officiellement motivé le coup d’Etat des militaires, le 12 avril, ces derniers l’accusant depuis des mois de soutenir les autorités renversées et de poursuivre des ambitions « colonialistes ».
Les quelque 600 soldats angolais qui étaient là depuis plus d’un an devraient avoir quitté la Guinée-Bissau le 30 mai.

Guinée-Bissau: les 70 premiers éléments d'une force ouest-africaine sont arrivés
L’arrivée des premiers soldats de la Cédéao a eu lieu le jour de l’investiture du nouveau Premier ministre de transition, Rui Duarte Barros, au lendemain de sa nomination par le président de transition, Manuel Serifo Mhamadjo.
M. Barros a promis qu’il « n’y aura pas de poursuite » judiciaire contre le président intérimaire renversé, Raimundo Pereira, et l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, tous deux en exil à l’étranger, ni contre leurs partisans.
« Nous allons garantir la sécurité pour tous et il n’y y aura aucune poursuite, car ce pays nous appartient à tous », a déclaré M. Barros.
Mhamadjo candidat des putschistes
Le président Mhamadjo, présent à l’investiture aux côtés du chef d’état-major et auteur du coup d’Etat, le général Antonio Indjaï, a demandé à son Premier ministre de « créer un espace de dialogue et de concertation dans tous les secteurs » et « faire en sorte qu’il y ait une bonne administration de la justice ».
« Je recommande un audit indépendant à propos de la gestion du pays et de la tenue de la dernière présidentielle », a-t-il ajouté.
Le coup d’Etat, qui a eu lieu entre les deux tours de la présidentielle, a interrompu le processus électoral. Carlos Gomes Junior était arrivé largement en tête du premier tour du 18 mars devant le principal opposant d’alors, Kumba Yala, et M. Mhamadjo. Mais ces derniers avaient dénoncé des fraudes et M. Yala refusé d’aller au second tour qui était prévu le 29 avril.
M. Mhamadjo, dissident de l’ex-parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), avait été proposé par les putschistes pour présider la transition d’un an, tandis que M. Barros a été ministre des Finances de Kumba Yala au début des années 2000.
Rui Duarte Barros doit désormais former un gouvernement de transition le plus large possible devant conduire à de nouvelles élections générales d’ici un an.
La Cédéao, qui avait condamné le coup d’Etat, a finalement reconnu les dirigeants de la transition qui en sont issus et exclu tout retour au pouvoir de MM. Pereira et Gomes Junior, membres du PAIGC, qui ne reconnaissent pas les nouveaux maîtres de Bissau.
Secouée par des convulsions politiques et militaires depuis son indépendance du Portugal en 1974 après une guerre de libération, la Guinée-Bissau est en outre devenue depuis plusieurs années une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe.

AFP

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