mardi, décembre 3, 2024
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Le Mali a un nouveau gouvernement resserré de techniciens et de militaires

Le Mali a un nouveau gouvernement resserré de techniciens et de militaires
Le nouveau Premier ministre malien de transition, Cheick Modibo Diarra, a formé un gouvernement resserré, composé en grande partie de techniciens et de militaires, qui aura la difficile mission de tenter de ramener la paix dans le Nord du pays occupé par des groupes armés. Ce gouvernement, nommé par décret du président par intérim Dioncounda Traoré et de M. Diarra, comprend vingt-quatre ministres, dont trois militaires proches de la junte qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars, et trois femmes, dont l’une est originaire du Nord. Les autres sont essentiellement des techniciens peu connus du sérail politique malien.
Sadio Lamine Sow, seul ministre d’Etat, chargé des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a la particularité d’être proche du président burkinabé Blaise Compaoré dont il était jusqu’ici un des conseillers spéciaux. Il vivait à Ouagadougou depuis plusieurs années.
Le président Compaoré joue un rôle majeur en Afrique de l’Ouest, en particulier comme médiateur dans la crise malienne et dans les négociations pour la libération d’otages occidentaux enlevés par des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui en retient neuf, dont six Français.
Les trois militaires proches de l’ex-junte ont été nommés à la Défense, l’Administration territoriale (Intérieur) et la Protection civile. Il s’agit respectivement du colonel-major Yamoussa Camara, du colonel Moussa Sinko Coulibaly et du général Tiéfing Konaté.
Le ministère de l’Economie, des Finances et du Budget revient à Tiéna Coulibaly, celui de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes administratives et politiques à Mamadou Namory Traoré, également chargé des relations avec les institutions.
Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale âgé de 60 ans, a été désigné Premier ministre de transition le 17 avril, cinq jours après l’investiture de Dioncounda Traoré, ex-président de l’Assemblée nationale, comme chef de l’Etat intérimaire.
– « Couteau sous la gorge » –
Leur nomination a suivi un accord entre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la junte militaire dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo qui avait renversé le président ATT, réfugié à Dakar.
Il prévoit la mise en place d’un régime de transition jusqu’à l’organisation d’élections à une date non-précisée. Le coup d’Etat avait de facto annulé une présidentielle prévue le 29 avril à laquelle ATT, après dix ans de pouvoir, ne se représentait pas.
La priorité du gouvernement Diarra sera de tenter de résoudre la crise dans le nord du Mali où, à la faveur du coup d’Etat, des rebelles touareg, des mouvements islamistes et divers groupes criminels, ont mené une offensive foudroyante et occupent depuis cette immense région aride.
Le mouvement islamiste Ansar Dine (défenseurs de la foi), appuyé par Aqmi, y a pris le dessus sur la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui a déclaré unilatéralement l’indépendance de ce territoire, unanimement condamnée.
Cheick Modibo Diarra s’est déclaré prêt à négocier avec ces groupes armés, mais a exclu toute discussion « avec le couteau sous la gorge ».
La formation de son gouvernement est intervenue après une série d’arrestations la semaine dernière par l’ex-junte au pouvoir de proches de l’ancien régime ATT ou considérés comme tels, dont des poids-lourds de la politique malienne tels l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé et l’ancien ministre Soumaïla Cissé.
La plupart ont été libérés, mais deux partisans du président Dioncounda Traoré étaient toujours détenus mardi soir, selon des sources concordantes.
Mardi, l’Union africaine a « fermement condamné toutes les tentatives d’intimidation et de harcèlement » et demandé à la junte « de s’abstenir de toute interférence dans la vie politique du pays ».

AFP

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