vendredi, mars 29, 2024
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Nigeria: des suspects interrogés après la mort des deux otages européens

Nigeria: des suspects interrogés après la mort des deux otages européens
La police nigériane interrogeait samedi plusieurs suspects dont le « cerveau » du rapt d’un Italien et d’un Britannique, tués jeudi dans un raid controversé qui visait à les libérer. Christopher McManus, Britannique de 28 ans et Franco Lamolinara, Italien de 48 ans, deux ingénieurs enlevés en mai 2011 dans le nord-ouest du Nigeria, ont péri jeudi lors d’une opération des forces nigérianes appuyées par des agents britanniques.
Cinq à huit suspects ont été appréhendés, selon des sources sécuritaires nigérianes, et étaient interrogés par les services de renseignements de la police (SSS).
Un des suspects aurait indiqué que les otages ont été exécutés par les ravisseurs dans la maison où ils se cachaient, à Sokoto (nord-ouest).

Nigeria: des suspects interrogés après la mort des deux otages européens
« Huit suspects sont détenus en connexion avec l’enlèvement. Ils sont interrogés pour obtenir un tableau complet de toute l’affaire », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
Vendredi, une autre source sécuritaire avait affirmé que les deux principaux suspects de l’enlèvement, dont son cerveau présumé Abu Muhammad, avaient été arrêtés mardi, puis trois autres jeudi.
Des renseignement fournis par les deux principaux suspects avaient permis de localiser les otages à Sokoto, selon cette source.
Une centaine de membres des forces de l’ordre, des camions militaires et deux hélicoptères avaient encerclé jeudi matin la maison de Sokoto où étaient retranchés les ravisseurs, selon des témoins qui ont fait état d’une fusillade de plusieurs heures.
De très nombreux impacts de balles et d’importantes traces de sang étaient visibles vendredi dans cette maison.
« Ceux qui ont été arrêtés en lien avec l’incident ont été transférés hier au QG des SSS à Abuja », a affirmé samedi à l’AFP une autre source sécuritaire.

Nigeria: des suspects interrogés après la mort des deux otages européens
« Au cours de l’interrogatoire, l’un d’entre eux a indiqué qu’ils avaient tué les deux otages à la vue des forces armées car ils n’étaient pas sûrs de survivre à l’assaut », a ajouté cette source.
Le Premier ministre britannique David Cameron, qui a annoncé jeudi soir le décès des otages à l’issue une opération pour laquelle il avait donné son feu vert, avait indiqué que les victimes paraissaient avoir été exécutées par leurs ravisseurs.
Le président nigérian Goodluck Jonathan avait affirmé le même soir que les preneurs d’otage avaient tué les deux hommes.
Samedi, il a salué dans un communiqué la coopération « inestimable » des Premiers ministres italien et britannique et redit la détermination de son gouvernement à contrer le terrorisme.
Boko Haram nie toute implication
M. Jonathan avait affirmé dès jeudi que le groupe islamiste Boko Haram, qui multiplie depuis des mois les attaques meurtrières au Nigeria, était responsable de l’enlèvement.
Un porte-parole présumé des extrémistes, Abul Qaqa, a fermement nié toute implication, vendredi.

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L’une des sources sécuritaires estimait cependant que l’homme désigné comme le cerveau du rapt avait bien des liens avec Boko Haram.
« Le cerveau de l’enlèvement qui se fait appeler Abu Muhammad est affilié à Aqmi (la branche maghrébine d’Al-Qaïda) et a des liens avec Boko Haram », a-t-elle affirmé.
Rappelant que Boko Haram semble divisé en plusieurs factions, le quotidien nigérian The Nation écrivait samedi qu’Abu Muhammad pouvait être à la tête de l’une d’entre elles. Le journal avance aussi que les enquêteurs tentaient d’en savoir plus sur un éventuel lien entre les preneurs d’otage et Al-Qaïda.
En août, une vidéo vue par l’AFP montrait les deux otages, agenouillés, les yeux bandés, décrivant leurs ravisseurs comme appartenant à Al-Qaïda.
Dans une autre vidéo obtenue par une agence mauritanienne de presse privée et visionnée par l’AFP en décembre, des individus masqués, appartenant à un groupe nigérian se réclamant d’Al-Qaïda, menaçaient d’exécuter le Britannique si leurs exigences n’étaient pas remplies.
L’opération militaire a provoqué la colère de l’Italie qui a affirmé ne pas avoir été prévenue à l’avance. Londres a tenté de relativiser l’incident en soulignant n’avoir été en mesure d’informer Rome que lorsque le raid avait démarré.
La dépouille de l’ex-otage italien a été rapatriée samedi en Italie à bord d’un avion militaire italien. Le corps qui comporte une balle dans la tête et trois autres dans d’autres parties du corps, a été examiné dès son arrivée par une équipe de l’Institut de médecine légale de Rome, selon l’agence Ansa.
Vendredi soir, les deux pays ont finalement réaffirmé dans un communiqué conjoint leur volonté de coopérer afin de faire la lumière sur la prise d’otage.

AFP

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