La communauté internationale s’est fixée comme objectif de limiter la hausse de la température mondiale à +2°C. A ce jour, le constat est clair, et sombre: l’addition des promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des différents pays ne permet pas d’atteindre cet objectif.
Le degré d’ambition dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’est cependant pas au menu des discussions sud-africaines qui se concentrent en particulier sur l’avenir du protocole de Kyoto, seul outil juridique contraignant sur le climat existant à ce jour.
L’UE est prête à partir sur une deuxième période d’engagement (post-2012) mais martèle que cela ne peut être qu’une solution transitoire et qu’elle ne le fera que si elle a l’assurance, dès Durban, que les autres la rejoindront plus tard dans un nouvel accord global juridiquement contraignant.
Réticents sur ce point depuis le début, les Etats-Unis ont tenté jeudi de donner de gages de bonne volonté.
Le représentant américain Todd Stern a affirmé que les Etats-Unis « soutenaient » l’idée d’une « feuille de route » défendue par l’Europe depuis des mois. Peu après, sa porte-parole prenait soin de préciser qu’il n’avait à aucun moment donné son feu vert à « un accord légalement contraignant ».
L’idée d’un accord juridiquement contraignant étant inacceptable pour les Etats-Unis – seul grand pays industrialisé à n’avoir jamais ratifié le protocole de Kyoto – les discussions s’orientaient vers la recherche d’une formule moins forte qui permettrait, malgré tout, d’engager tout les pays du monde, Américains et Chinois en tête, vers un cadre global.
« Nous n’y sommes pas encore, mais nous faisons des progrès », a estimé le ministre britannique de l’Energie Chris Huhne, affirmant que les deux-tiers des 190 pays soutiennent la proposition européenne.
Mais l’incertitude demeurait sur la date de conclusion d’un éventuel nouvel accord — 2015, 2016, voire beaucoup plus tard — et celle de son entrée en vigueur, pas avant 2020.
« La science nous dit que nous ne pouvons pas attendre jusqu’à 2020 », a-t-il souligné.
Parallèlement à ces discussions très politiques, des progrès techniques ont été enregistrés sur l’architecture d’un futur Fonds Vert pour aider les pays en développement à faire face aux conséquences de la hausse du thermomètre mondial.
« D’ici la fin de la semaine, le Fonds vert devrait être opérationnel », estimait le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg.
Toutefois, ajoutait-il aussitôt, « cela ne sert à rien d’avoir un fonds s’il n’est pas alimenté ! », rappelant que l’engagement pris à Copenhague était d’aboutir à 100 milliards de dollars par an à compter de 2020.
Se félicitant des avancées sur ce point, le G77, qui regroupe quelque 130 pays en développement, a également mis en garde contre le risque d’aboutir à « une coquille vide ».
AFP