mercredi, avril 17, 2024
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Les Marocains votent pour la première fois depuis la réforme constitutionnelle

Les Marocains votent pour la première fois depuis la réforme constitutionnelle
Les Marocains ont commencé à voter vendredi aux premières élections législatives depuis l’adoption de réformes constitutionnelles rééquilibrant les pouvoirs lors d’un scrutin à deux inconnues, la probable poussée des islamistes modérés et le taux d’abstention Signe de possible désaffection, la participation n’était que de 11,50% à l’échelle nationale, à midi, juste avant l’heure de la prière, selon le ministère de l’Intérieur.
« Organiser le scrutin un vendredi n’est pas idéal car c’est le jour où les femmes préparent le couscous traditionnel », a déclaré à l’AFP Abou Fadel, en plaisantant à moitié avant de voter dans un bureau d’un quartier populaire de Casablanca, .
« Même si j’étais tenté de voter pour Salaheddine Mezouar (chef du parti libéral RNI, et ministre de l’économie, NDLR), j’ai décidé de donner ses chances au PJD (parti islamiste modéré) », indiquait Youssef, un jeune informaticien de 35 ans.
« Pas plus que dans le passé, je ne compte voter. Pour moi, il y a Dieu, la patrie et le roi. Et c’est tout », a dit pour sa part Mohamed, 45 ans, un gardien de voitures, et un des très nombreux abstentionnistes de ce pays de quelque 35 millions d’habitants, avec 13,5 millions d’inscrits.

Les Marocains votent pour la première fois depuis la réforme constitutionnelle
31 partis politiques sont en lice pour cette élection qui intervient cinq mois après une réforme, initiée par le roi Mohamed VI et approuvée par référendum en juillet.
 La participation est traditionnellement faible aux Maroc (37% des inscrits avaient pris la peine d’aller voter en 2007).
« Pour le pouvoir, une participation forte doit permettre de crédibiliser les réformes constitutionnelles » et donner au Royaume « une crédibilité et une image favorable à l?étranger », pense Omaar Bendourou, professeur de droit à la faculté de Rabat.
Mais le pays connaît un taux de chômage très élevé surtout chez les jeunes, et la grogne sociale y est très importante. Les contestataires du Mouvement du 20 Février ont appelé au boycott.
Vers une poussée des islamistes modérés du PJD ?

Les Marocains votent pour la première fois depuis la réforme constitutionnelle
La nouvelle constitution prévoit un renforcement des pouvoirs du parlement et du Premier ministre. En outre, ce dernier sera désormais obligatoirement choisi par le roi au sein du parti arrivé en tête du scrutin.
S’inscrivant dans le mouvement du printemps arabe, cette consultation intervient juste après celle de Tunisie, et avant l’Egypte, deux pays où l’islam politique a le vent en poupe à l’instar de la Turquie.
Le Parti Justice et Développement (PJD, islamistes modérés) d’Abdellah Benkirane, qui a toujours été dans l’opposition (47 députés sur 395), table sur un succès semblable au parti islamiste Ennahda, en Tunisie, fin octobre.
 Ses deux principaux adversaires sont deux partis aguerris et membres de la coalition gouvernementale.
L’Istiqlal (Indépendance) du Premier ministre Abbas El Fassi est le mieux implanté sur le territoire national. Parti le plus ancien du pays qui avait combattu pour l’indépendance de la France, et forte de 52 députés, cette formation de notables bénéficie d’une solide assise. Mais elle pourrait faire les frais de l’usure du pouvoir.
Bien plus jeune et composé notamment de technocrates, le Rassemblement national des indépendants (RNI, libéral et 38 députés) de Salaheddine Mezouar que certains voient diriger le prochain gouvernement, issu des urnes.
« Je vois tout à fait Mezouar à la tête du prochain gouvernement, il est dynamique et c’est un fin économiste. Le Maroc attend des solutions concrètes à ses problèmes et non des discours populistes », dit à l’AFP Hasna Daoudi, patron d’un site d’information sur internet.
« Le PJD peut prétendre à la première place. Mais même s?il dirige le gouvernement, l’exécutif se fera autour d’une coalition », explique M. Bendourou.
« Le scrutin n’a jamais été aussi ouvert (…) et le parti le plus puissant ne dépassera sans doute pas les 16 à 18% » des votes », a souligné pour sa part à l’AFP Khalid Naciri, ministre de la Communication et membre du petit parti PPS.

AFP

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